Avec un passé de 5 000 ans, la Chine est la plus ancienne civilisation vivante au monde. Un record d’autant plus vertigineux que le pays a connu, au cours des deux décennies du tournant du 21e siècle, des mutations à sa démesure : taille XXL !
Avant la Grande Muraille
Près de cinq mille ans : la séquence est vertigineuse. Mais l’occupation humaine remonte à des temps plus reculés. Les grottes de Zhoukoudian (Hebei) ont livré les restes d’un hominidé, le sinanthrope, âgé de six cent mille ans. A partir de 50 000 av. J.-C., l’Homo sapiens a laissé ses outils de pierre du Sud-Ouest à la côte. Le Néolithique (6500-3000 av. J.-C.) esquisse déjà le clivage entre une Chine du Nord, cultivant le millet dans le bassin du fleuve Jaune, et une Chine du Sud, pratiquant la riziculture.

Grande Muraille de Chine © tangka
Les premiers rois
La métallurgie du bronze naît au XVIIe siècle av. J.-C. et atteint vite un rare degré de perfection technique. Jusqu’en 500 av. J.-C., elle sert à asseoir la puissance de l’aristocratie. En effet, cette longue période est marquée par l’apparition d’Etats, hiérarchisés en villes fortifiées, et d’une stratification sociale dominée par des clans. Pour les Chinois, ce sont les premières dynasties royales, les Xia et les Shang, qui observent déjà le culte des ancêtres. L’écriture, apparue au Néolithique final, se développe à des fins divinatoires, gravée sur des os et des carapaces de tortue, ou commémoratives, tracée sur de somptueuses vaisselles rituelles en bronze.
A partir de 1025 av. J.-C., l’ordre social se diversifie sur le modèle féodal qu’adoptera, deux mille ans plus tard, l’Europe médiévale. Contre leur allégeance au souverain, des familles nobles reçoivent fiefs ou principautés. Possesseurs de chars de combat, ces nouveaux seigneurs contrôlent la paysannerie, qui cultive la terre à leur profit et fournit les contingents militaires. Cette période féodale correspond à l’avènement de la maison royale des Zhou.
Les âges de la guerre
A partir de 771 av. J.-C., harcelés par des peuples non chinois, les Zhou transfèrent leur capitale du Shaanxi dans la vallée du fleuve Jaune, à Luoyang. Affaiblis, ils perdent peu à peu tout contrôle sur les nouveaux royaumes, qui apparaissent à la périphérie de la plaine centrale du VIIIe au VIe siècle av. J.-C. et utilisent leur puissance militaire pour agrandir leurs territoires, à grand renfort de guerres et de renversements d’alliance… Epoque troublée que vécut le philosophe Confucius ! Avec les Royaumes combattants (480-221 av. J.-C.), les luttes pour l’hégémonie s’exaspèrent au point de mobiliser toutes les énergies des principautés : partout se dressent de petites « grandes murailles », nouvelles frontières avec les Etats voisins et les pouvoirs « barbares » évoluant sur les marches. Réduit à peau de chagrin, le territoire des Zhou tombe entre les mains de la principauté de Qin, en 256 av. J.-C.
Un empire est né
En 221 av. J.-C., après l’annexion de son dernier rival, le roi Zheng de Qin fonde un empire et prend le titre de Premier Empereur. En 220 av. J.-C., il restaure les « grandes murailles » de la boucle du fleuve Jaune à la Mandchourie et les étend jusqu’au corridor de Hexi. Jusqu’en 214 av. J.-C., il mène des expéditions vers le sud jusqu’au Viêt-nam.
Le corps du dragon
Les Chinois considèrent la terre comme un dragon. Un mythe de création conte que la séparation du ciel et de la terre engendra un être nommé Pangu. A sa mort, son souffle devint vents et nuées, sa voix le roulement du tonnerre, ses yeux le soleil et la lune, les cinq parties de son corps les cinq montagnes sacrées, son sang les fleuves, ses artères les veines de la terre, ses poils la végétation, ses dents et ses os les métaux et les pierres, sa moelle le jade et sa sueur les pluies et les marais. Plus tard, le héros Yu le Grand conduisit les fleuves à la mer et organisa l’espace du pays du Milieu en neuf provinces, matant les « barbares » rebelles et récompensant les tribus amies.
Unité et conquêtes
Le royaume de Qin avait déjà expérimenté les outils d’un pouvoir absolu. Devenu empire, il lance des normes sur les territoires qu’il contrôle : unification des systèmes de mesures, des monnaies, de l’écriture, des divisions administratives… et de la pensée ! En 213 av. J.-C., pour réprimer la résistance des lettrés, Qin Shihuangdi ordonne l’« incendie des livres ». Seuls les ouvrages de médecine, de divination et d’agronomie échappent à l’autodafé. Avec l’Etat centralisé des Han, la Chine devient conquérante, soutenue par des progrès techniques considérables (l’acier est inventé au IIe siècle av. J.-C.). C’est l’expansion en Asie centrale (avec la route de la Soie), vers la Mandchourie, la Corée et dans les régions tropicales (vers les pays de l’Asie du Sud-Est et l’océan Indien). Le défilé annuel des pays tributaires de l’empire et le commerce à grande échelle relaient la politique de sinisation des « barbares ». L’empire autoritaire organise des transferts massifs de population, destinés à briser les tendances régionalistes.
L’empire disloqué
A l’effondrement des Han, à la fin du IIe siècle, la Chine entre dans une ère de divisions. Les Trois Royaumes se disputent la souveraineté (180-220), les territoires du bassin du fleuve Jaune sont abandonnés à des dynasties d’origine étrangère (16 royaumes des Cinq Barbares, de 304 à 439), puis un clivage naît entre dynasties du Nord et du Sud (420-589). Le Yangzi jiang forme une ligne de partage. Au Nord, dévasté par des décennies de guerre, les souverains d’origine étrangère assimilent le modèle chinois. Au Sud, l’aristocratie chinoise réfugiée perd peu à peu sa prééminence au profit des marchands. Durant les quatre cents ans de ce « Moyen Age » chinois, la production artistique et littéraire est bouillonnante, et le bouddhisme impose sa marque.
Renaissance et apogée
A partir de 589, la Chine est réunifiée, mais c’est sous les Tang (618-907) qu’elle entre dans un âge d’or. Les régions du moyen et du bas Yangzi connaissent une explosion démographique, accompagnée d’un essor économique et commercial qui s’appuie sur le riz, le thé, le sel et la soie. Ce phénomène prépare le glissement du centre de gravité du monde chinois du bassin inférieur du fleuve Jaune vers l’Est et le Sud-Est.
Au Nord-Ouest, le réseau d’échanges des routes caravanières bat son plein, soutenu par une expansion militaire qui a conduit la Chine aux portes de Samarcande.
Quand les « barbares » attaquent…
En 755, l’irrésistible ascension de l’empire des Tang, durement stoppée par la rébellion du général turc An Lushan, préfigure un nouvel éclatement sous les Cinq Dynasties et les Dix Royaumes. De nouveaux rapports de force s’instaurent entre les Chinois et leurs voisins. Les Arabes arrivent à Kashgar, les Ouïghours occupent les oasis de Turfan et du Gansu central, et les Tibétains s’agitent aux frontières. L’Ouest est perdu, puis vient le tour de la Corée, tandis qu’au Sud le royaume de Nanzhao règle le commerce entre Sichuan et Birmanie. Jusqu’au Xe siècle, le repli se généralise. Les religions étrangères sont proscrites. Le bouddhisme est frappé de plein fouet.
La Chine perd le Nord…
Entre 960 et 979, la nouvelle dynastie des Song reconstruit l’empire. Mais, à partir de l’an mil, des peuples étrangers, les Kitan, puis les Jürchen, commencent leur expansion et règnent sur une partie du Nord. La cour des Song se réfugie au sud du Yangzi, transférant sa capitale à Hangzhou (1132), tandis que les Jürchen installent la leur à Pékin (1151). Malgré troubles et guerres, l’étonnement de Marco Polo, qui visita ces régions à la fin du XIIIe siècle, traduit la transformation radicale du pays et le formidable décalage, creusé dès le XIe siècle, entre une Europe encore médiévale et une Chine déjà moderne. Coupé de l’Asie centrale, l’empire se tourne vers la mer et se dote d’une flotte perfectionnée. Les villes, jadis relais administratifs du pouvoir, sont les plaques tournantes du commerce et s’animent de quartiers de divertissements. La xylographie, puis l’imprimerie à caractères mobiles, multiplient les ouvrages
.… et devient mongole
Le sort de la Chine des Song et de ses voisins du Nord est scellé par l’arrivée d’un tiers, la Confédération mongole de Gengis Khan, qui s’empare de Pékin, puis de Hangzhou. Pendant près d’un siècle, l’empire est gouverné par une dynastie mongole, et l’occupation est cruellement ressentie. Pour la première fois de son histoire, il n’est plus l’empire du Milieu, mais l’un des pôles de l’immense réseau, tissé sur l’ensemble de l’Eurasie, où se diffuse une foi nouvelle : l’islam.
Les derniers empires (1368-1911)
Il faut vingt-trois ans à un rebelle d’origine paysanne, Zhu Yuanzhang, pour repousser les Mongols et reconquérir la Chine. L’avènement de sa dynastie, les Ming (1368), marque la reconquête du pouvoir par les Chinois.
Crises de croissance sous les Ming
En 1421, la capitale est déplacée à Pékin, qui revêt alors l’allure qu’elle gardera jusqu’aux années 1950. Ce transfert de l’administration impériale s’étale sur près de vingt-cinq ans, accompagné d’une d’expansion territoriale et d’une reprise en main de l’économie. Inondations, révoltes et guerres civiles agitent la fin du XVe siècle. Après une éclipse de cinquante ans, les Ming reprennent le flambeau social, économique et culturel. Pourtant, le début du XVIIe siècle amorce un nouveau déclin. Malgré le développement d’une industrie artisanale à grande échelle (manufactures de porcelaine et filatures), le pays est miné par la corruption.
Le joug mandchou
A l’issue de la longue et sanglante conquête par les Mandchous, la Chine revit les jours sombres de la tyrannie mongole sous ses nouveaux maîtres, les Grands Qing (1644-1911) : ostracisme et obligation, sous peine de mort, de porter la natte de cheveux des habitants des steppes. Pourtant, trois empereurs, Kangxi (1662-1723), Yongzhen (1723-1736) et Qianlong (1736-1796), tempèrent ce ressentiment en se comportant en despotes éclairés, convertis à la culture chinoise et aux valeurs néo-confucéennes. Mais de nouveaux « barbares » entrent bientôt en lice… En 1601, le jésuite Matteo Ricci est accueilli à Pékin, tandis que les Hollandais s’installent à Taiwan en 1624. L’attitude protectionniste des Ming, puis des Qing, ne fait qu’aiguiser les appétits… En 1757, le commerce européen et américain est confiné à Canton, dans l’île de Shamian, d’où il ne peut s’exercer que par une guilde de marchands chinois chargés en fait du recouvrement des taxes payées avec l’argent des mines du Nouveau Monde.
Apogée territorial et hémorragie monétaire
Les conquêtes en Asie centrale et dans les steppes de Mongolie portent les frontières bien au-delà du territoire actuel (environ 11 500 000 km2 contre 9 736 000 km2 de nos jours). Une frontière avec la Russie est stabilisée. Le Xinjiang turcophone est conquis aux dépens des Oïrat mongols. La Mongolie passe sous contrôle mandchou, et le Tibet devient protectorat de l’empire. En moins de cinquante ans, la population double, augmentant sous-emploi, migrations rurales et déséquilibres écologiques (déforestation, érosion…). L’insurrection du Lotus blanc (1796-1804) stigmatise le mécontentement. Sa répression ruine le trésor impérial et révèle la corruption de la bureaucratie et la décadence de l’institution militaire. Malgré la vision prémonitoire des réformateurs, minoritaires, qui subsistent au sein de l’Etat, la récession économique de 1820-1840 s’avère catastrophique. Européens et Américains cessent de régler en dollars, offrent plus qu’ils n’achètent et paient en coton indien puis, à partir de 1830, en opium de contrebande. L’inversion du mécanisme monétaire mène la Chine à sa ruine.
Chacun sa part du gâteau chinois
En 1842, la première guerre de l’Opium est perdue à Nankin et aboutit aux « traités inégaux » : cinq ports sont ouverts au commerce étranger et des consulats sont créés. L’avidité des puissances occidentales conduit, en 1858, à une deuxième guerre de l’Opium, avec le sac du palais d’Eté par les troupes franco-anglaises et le triplement du nombre des ports ouverts. En 1898, c’est la curée, avec l’obtention de territoires à bail ou de zones d’influence pour l’Allemagne, la Russie, la France et la Grande-Bretagne.
Au XXe siècle : un premier rendez-vous manqué (1895-1950)
Au tournant du XXe siècle, le décalage s’accroît entre les deux grands Etats asiatiques qui ont connu ensemble le choc de l’ouverture au commerce mondial : la Chine, engoncée dans l’héritage impérial, et le Japon, déjà acquis à la modernité.
Agonie d’un empire
L’empire connaît de graves difficultés à partir de la révolution des Taiping (1853-1866). En 1900, l’insurrection des Boxeurs atteint Pékin, accueillie favorablement par l’impératrice douairière Ci Xi, mais chassée par une expédition internationale à l’issue des Cent Jours de Pékin. Le gouvernement impérial tente en vain d’accélérer les réformes.
Une jeune République face aux seigneurs de la guerre
En 1911, après l’échec d’une insurrection républicaine à Canton sous l’impulsion de Sun Yatsen, une rébellion militaire à Wuhan provoque, en moins de deux mois, l’effondrement de l’empire. La République est proclamée le 1er janvier 1912. Sun Yatsen, président, est remplacé le 14 février par Yuan Shikai, chef des armées du Nord, qui s’installe à Pékin. En août, la Ligue jurée de Sun Yatsen (Tongmenghui) devient le Guomindang, parti nationaliste. A la mort de Yuan Shikai (1916) débute la période d’anarchie des seigneurs de la guerre, anciens généraux qui se taillent des fiefs à l’aide de leurs propres armées.
Guerres mondiales et fronts internes
La Chine déclare la guerre à l’Allemagne en août 1917. De 1920 à 1927, la confusion est totale. Grèves, luttes armées, complots, révolutions de palais, se succèdent, et la naissance du Parti communiste chinois en 1921 passe inaperçue. Son opposition aux nationalistes devient lutte à mort à partir d’avril 1927, quand Chiang Kaishek, nouveau dirigeant du Guomindang, massacre par surprise tout ce qu’il peut trouver de communistes et de syndicalistes. Bientôt s’ajoute un nouveau front. Le Japon annexe la Mandchourie en 1931 et y fonde un Etat fantoche, dont Pu Yi est « empereur ». Pendant ce temps, les communistes construisent un Etat dans leurs bases rurales et forgent une armée politisée, qui permet la réussite de la Longue Marche, coûteuse retraite dirigée par Mao Zedong en 1934-1935. A l’issue du massacre de Nankin perpétré par les troupes japonaises (1938), le gouvernement nationaliste cherche refuge à Chongqing, contraint à faire « front uni » avec les communistes contre l’ennemi nippon. Celui-ci ne quitte la Chine qu’au moment où il perd la guerre.
La Chine nouvelle (1949-1976)
En trois ans, les troupes communistes de l’Armée populaire de libération occupent toute la Chine du Nord. En janvier 1949, Pékin tombe, Chiang Kaishek démissionne de la présidence de la République et les nationalistes s’exilent à Taiwan, sous la protection des Etats-Unis. Le 1er octobre, Mao Zedong proclame la République populaire de Chine.
Le communisme version Mao
1950 est l’année des premières réformes (collectivisation des terres et lois sur le mariage). Dès 1955, Mao accélère le processus de collectivisation agricole et nationalise toutes les entreprises industrielles et commerciales des grandes villes. Avec le lancement des communes populaires, puis celui, en 1958, du Grand Bond en avant, le Grand Timonier se démarque expressément du modèle soviétique. Mais, en 1959, des voix s’élèvent dans la direction du Parti pour critiquer ses mauvais résultats. Mao Zedong doit céder la place à Liu Shaoqi, Zhou Enlai et Deng Xiaoping. Le Grand Bond en avant a été à l’origine d’une des plus grandes famines du XXe siècle.
Les années de chaos
Mis sur la touche, Mao conduit peu à peu ses adversaires à se dévoiler pour mieux les combattre et, en mai 1966, lance la Grande Révolution culturelle prolétarienne pour reprendre le contrôle de l’appareil du Parti. Cette politique chaotique conduit à l’intervention des jeunes Gardes rouges, partisans de Mao, et à des mutineries dans l’armée. Liu Shaoqi meurt en prison, pendant que des millions d’étudiants sont envoyés en rééducation dans les villages. La lutte d’influence entre « modérés » et « révolutionnaires » se poursuit au sommet du Parti et de l’Etat. En janvier 1975, une nouvelle Constitution est adoptée. Malade, Zhou Enlai désigne Deng Xiaoping comme son successeur. Zhou et Mao meurent tous deux en 1976.
Sur la voie socialiste du capitalisme (1978-1998)
Fin 1978, les étudiants et les ouvriers placardent des « affiches en grands caractères », les dazibao, pour réclamer la démocratisation de la société. Le nouveau plan décennal n’entérine pas cette « cinquième modernisation », mais engage des réformes économiques.
Une porte entrouverte
En 1984, 14 villes côtières sont ouvertes aux investissements étrangers, et les capitaux affluent (4,8 milliards de dollars). Les communes populaires sont officiellement supprimées et les marchés libres autorisés. En avril 1989, la mort de Hu Yaobang, ancien secrétaire général du Parti, réputé libéral, conduit à une manifestation en son honneur sur la place Tian’an men. Les étudiants occupent les lieux jusqu’à la nuit du 3 au 4 juin; la répression du mouvement, suivie par les télévisions du monde entier, indigne l’opinion internationale.
Le dernier timonier
En 1992, à l’occasion d’un voyage dans le Sud, Deng Xiaoping lance le mot d’ordre : « Enrichissez-vous ! ». Privilégiant le pragmatisme plutôt que l’idéologie, Deng engage un train de réformes qui bouleverse le pays de fond en comble. Sa mort, en 1997, marque la fin de la dynastie des leaders enracinés dans la révolution communiste.
Les noms de la Chine
Le terme utilisé dans les langues occidentales pour désigner le territoire chinois et son peuple (Chine-Chinois, China-Chinese, Cina-Cinese…) fait référence à l’histoire, car c’est le nom de l’Etat qui réalisa la première unification politique, jetant les bases d’un empire de deux mille cent trente-deux ans : le Qin… que l’on prononce Ts’in. Il n’apparaît pas dans la dénomination actuelle de l’Etat, Zhonghua renmin gongheguo, qui signifie littéralement « République populaire de la splendeur du centre ». « Splendeur » (hua) et « centre » (zhong) sont deux très anciens noms du pays. Jusqu’au XIXe siècle, en effet, la Chine concevait son pouvoir et ses rapports diplomatiques sur la notion de mondes concentriques et emboîtés dont elle était l’épicentre.
La nouvelle Chine (1998-2008)
En 1999, la République Populaire de Chine célèbre en grande pompe les 50 ans de sa fondation et les 2 550 ans de la naissance de Confucius. Ce double héritage sert de décor paradoxal aux mutations les plus radicales que le pays ait connues.
La « jeune garde » du P.C.C.
En 1998, la nomination de Zhu Rongji au poste de premier ministre, aux côtés de Jiang Zemin, président de la République, marque un net rajeunissement des équipes dirigeantes. La tendance se confirme avec le XVIe Congrès du P.C.C. et l’arrivée au pouvoir des sexagénaires autour du nouveau chef de l’Etat Hu Jintao en 2003.
L’entrée dans le monde
Avec son entrée dans l’OMC en 2001, la Chine connaît une consécration internationale, couronnée par les J.O. de Pékin en 2008 et l’Exposition Universelle de Shanghai en 2010. L’ampleur des infrastructures créées sur deux décennies sur l’ensemble du territoire et les chiffres de la croissance donnent le vertige. Mais la direction du pays prend aussi la mesure des lourdes factures sociale –des disparités énormes–, environnementale –pollution, pénurie d’eau– et énergétique du passage de la République populaire à l’économie de marché, à l’occasion du 17e Congrès en 2007.