Carrefour stratégique entre Europe et Orient, la Crète a été l’objet de toutes les convoitises. Romains, Vénitiens, Arabes, Byzantins, Turcs ont tour à tour occupé l’île. Mais les Crétois, farouches et irréductibles, ont toujours résisté à l’envahisseur.
A l’origine, les Phéniciens (6100-3800 av. J.-C.)
Quand les premiers hommes ont-ils peuplé la Crète ? Les archéologues ont retrouvé quelques traces de vie humaine datant de 6100 av. J.-C. mais c’est au cours du Ve millénaire que les Phéniciens fondent les premiers comptoirs crétois. Certains s’installent définitivement, se réfugiant dans les nombreuses grottes de l’île. Très vite, ils se lancent dans des constructions primitives : de simples cabanes de torchis reposant sur des fondations de pierre !
Il faudra attendre 3800 av. J.-C. pour que les techniques se fassent plus sophistiquées. Sous l’influence d’envahisseurs venus du nord apparaissent les premières fabrications en terre cuite. Ces objets du quotidien se transforment rapidement en œuvres d’art, les cruches prennent une couleur rouge ou brune et des allures d’oiseaux aux becs démesurés… Vendues sur les marchés d’Orient, ces poteries permettent aux premiers Crétois d’acheter des pierres précieuses et les matières premières qui servent à fabriquer lames et armes. Dans le même temps, les cultures et l’élevage se développent, participant largement à la prospérité de l’île.
Et Minos devient roi (2700-1450 av. J.-C.)
Quelle que soit la richesse de la civilisation néolithique, en Crète, l’Histoire avec un grand H commence au début du IIIe millénaire, moment où le roi Minos entre en scène. Fils de Zeus selon la légende, monarque sage et fondateur d’une longue dynastie dans la réalité, ce héros donne à jamais ses lettres de noblesse à la Crète. Durant près de quinze siècles, la civilisation minoenne atteint un niveau exceptionnel, que ce soit dans le domaine de l’art, de l’artisanat, du commerce ou de l’écriture.

Heraklion Archaeological Museum 35 © Shadowgate
Les premiers palais
Vers 2000 av. J.-C. quatre somptueux palais surgissent de terre : Knossos, Phaïstos, Malia et Agia Triada. Tous offrent une architecture sophistiquée avec des bâtiments de plusieurs étages et des salles de bains dont les canalisations vont parfois chercher très loin l’eau potable (jusqu’à 11 km pour Knossos !).
Ces palais, et les riches maisons qui les entourent, deviennent très vite le berceau d’une culture prolixe et créative.
Une première forme d’écriture apparaît (linéaire A), sous forme d’idéogrammes inspirés de l’écriture égyptienne.
Les sculpteurs travaillent la pierre et le métal. Les peintres décorent les villas de sublimes fresques et les potiers – qui viennent tout juste de découvrir le tour – créent de véritables œuvres d’art polychromes aux délicats motifs de fleurs ou d’animaux. L’agriculture n’est pas en reste. Les magasins et les celliers des maisons regorgent de céréales, de vin, de jarres remplies d’huile et d’olives. Autant de produits qui enrichissent également les marchés d’Egypte, de Chypre et de Phénicie. La Crète détient le monopole du commerce et devient le premier empire maritime au monde. Mais, en 1750 environ, coup de théâtre. Une terrible catastrophe naturelle ravage une grande partie de la Crète.
Tremblement de terre, séisme, raz-de-marée… L’origine de cette destruction reste un mystère.
Le berceau des plus belles légendes
Selon les Anciens, la Crète constitue le berceau de la mythologie puisque c’est au sommet du mont Ida qu’est né Zeus, le plus grand des dieux de l’Olympe. C’est également dans l’île qu’il ramène la princesse Europe après s’être transformé en taureau pour approcher la belle. Il la séduit, l’enlève et s’unit à elle sous les platanes de Gortyne. Trois enfants naissent alors : Radhamante, Sarpédon et Minos. Ce dernier décroche le royaume de Crète grâce à Poséidon, qui l’assure de son soutien en faisant surgir un taureau de la mer. Sa seule exigence ? Que la bête soit ensuite sacrifiée. Mais Minos néglige l’obligation et Poséidon, furieux, se venge : la propre épouse de Minos, Pasiphaé, tombera amoureuse de l’animal. Ainsi naît le terrible Minotaure, qui, à la demande de Minos, se retrouve très vite enfermé à l’intérieur du palais de Knossos, dans le fameux labyrinthe construit par Dédale.Plus tard, Thésée réussira à tuer le Minotaure, et à ressortir du labyrinthe grâce au fil d’Ariane. Et parce qu’il avait révélé le secret de sa construction, Dédale sera emprisonné avec son fils, Icare… Mais là commence une autre histoire !
Une seconde vague de constructions
Après le désastre, la Crète se relève. Non seulement les anciens palais sont reconstruits avec davantage de faste mais d’autres voient le jour, à Tylissos, Pressos, Zakros…
De 1700 à 1450 av. J.-C., l’île connaît une plus grande phase d’expansion encore. Les villes se multiplient. Grâce aux quelque 300 000 moutons dispersés dans toute la Crète, l’industrie textile devient florissante. Peu à peu, la civilisation minoenne étend son influence dans le Péloponnèse et les Cyclades. Mais cet âge d’or sera une fois encore balayé par une nouvelle et mystérieuse catastrophe naturelle.
Cette fois, et malgré la reconstruction de Knossos, la Crète minoenne ne se relèvera pas.
Le temps des envahisseurs (1450-67 av. J.-C.)
Profitant de la faiblesse crétoise, des Mycéniens débarquent à leur tour dans l’île. Ayant déjà établi de nombreux contacts commerciaux avec les Crétois, ils s’installent de façon pacifique, et rapidement les deux cultures s’interpénètrent. L’art mycénien s’enrichit du solide sens artistique minoen.
Et, pour les Crétois, l’apport mycénien se traduit par le développement de l’esprit religieux, l’introduction de la langue grecque et de l’écriture dite « inéaire B ». Cette dernière étant constituée d’un mélange de grec et de « linéaire A ».
Plus cruelle sera la conquête des Doriens, qui crée une véritable rupture dans l’histoire de la Crète. Dès 1100, ces barbares venus des Balkans occupent l’île et la dévastent. Ils s’y installent à leur tour, imposent leurs lois et leur système social, développent certaines cités, comme Knossos ou Gortys, et en bâtissent de nouvelles. Les échanges commerciaux continuent de s’accroître mais la Crète perd peu à peu son identité pour se confondre avec la Grèce, dont elle adopte les coutumes, la religion et la langue. En dépit de cette assimilation, la Crète fait figure d’oubliée dans le monde hellénique. Alors que le reste de la Grèce vit un véritable âge d’or sur le plan artistique et commercial, l’île connaît un certain fléchissement. En revanche, les Crétois, entraînés à l’art de la guerre au contact des Doriens, s’illustrent en participant aux expéditions menées par Alexandre le Grand en Asie. A la mort du chef de guerre, ses généraux se partagent l’Empire et l’île passe sous la férule des Ptolémées d’Egypte. S’ensuit une période de grande confusion. Vite récupérée…
Rome entre en scène (67 av. J.-C.-300)
Après deux années de combats, les Romains, toujours soucieux d’agrandir leur empire, parviennent à s’emparer de l’île. Ils la rattachent à la province de Cyrénaïque (Lybie) et élisent Gortyne comme capitale. Très vite, ils entament une politique de grands travaux : aqueducs, systèmes d’irrigation, construction de routes. A la même époque, le christianisme fait son apparition avec la venue dans l’île de l’apôtre Pau et de Tite, son évêque le plus fidèle. Ce dernier s’installe à Gortyne, poursuivant l’œuvre d’évangélisation. Les vestiges de la grande basilique paléo-chrétienne de la ville témoignent aujourd’hui encore des débuts du christianisme en Crète. Mais, comme dans le reste de l’Empire romain, les chrétiens sont rapidement persécutés et la Crète comptera de nombreuses victimes parmi la population.
Tour à tour byzantine et arabe (330-1204)
En 330, nouveau changement de décor ! L’Empire romain se scinde entre empires d’Orient et d’Occident. La Crète est alors rattachée au premier et devient l’une des provinces de Byzance. Elle vivra à l’écart des grands bouleversements politiques jusqu’en 828, date à laquelle les Arabes, qui règnent alors en maîtres sur la Méditerranée, s’en emparent. Ils occuperont l’île durant cent trente ans environ et en feront leur principale base pour leurs corsaires. Ils fondent la ville d’Al-Khandaq, aujourd’hui Héraklion, et la dotent de fortifications. Mais Byzance n’a pas dit son dernier mot. En 960, le général Nicéphore Phokas fait le siège de Al-Khandaq et réussit à libérer l’île. La seconde occupation byzantine restaure le christianisme. Négociants et familles nobles s’installent. Le commerce se développe avec Constantinople mais également avec la Russie.
La Crète s’imprègne de culture et de traditions byzantines, comme le montrent aujourd’hui encore les quelque huit cents chapelles et églises byzantines disséminées aux quatre coins de l’île. Une période de paix qui s’achèvera tragiquement avec la prise de Constantinople par les croisés et leur prise de contrôle d’une partie de l’Empire byzantin.
La griffe de Venise (1204-1669)
Prospère, riche en produits agricoles et stratégiquement placée au croisement des routes maritimes, voilà la Crète à nouveau l’objet de toutes les convoitises ! Soucieuse de maintenir son hégémonie en Méditerranée, Venise dispute l’île aux Génois et réussit à leur en arracher la possession. Elle place à sa tête un patriarche vénitien, Tomaso Morosini, mais cette conquête ne se fait pas sans drame. Venise, qui double les impôts et veut installer des colons dans l’île, devra dompter de multiples révoltes, dont celle de 1282, conduite par Alexis Kallergis.
Devant un tel acharnement, Venise sera obligée de multiplier les concessions : mariages mixtes autorisés, libération des esclaves, renouveau de l’église orthodoxe. Les résistances diminuent peu à peu et, dès le XVIe siècle, Crétois et Vénitiens se rapprochent et trouvent leurs marques. L’île savoure alors la paix retrouvée.
21 années de siège !
Comment arrêter la conquête turque ? Derrière les remparts de la cité de Candie, le gouverneur de Venise tente nuit et jour de répondre à cette obsédante question. Les Ottomans ont déjà pris La Canée et Réthymnon et ils commencent le siège de Candie. Ils détruisent les aqueducs pour assoiffer la ville et lancent des assauts quotidiens. Durant près de quinze ans, pourtant, les Vénitiens tiendront tête aux Turcs mais, en 1666, épuisés, ils appellent à la rescousse le reste de l’Europe. La Crète constitue le dernier bastion chrétien dans cette partie du monde et, à ce titre, sa défense doit prendre des allures internationales ! La France envoie 8 000 hommes et l’Allemagne 2 500, mais cette coalition ne fait pas le poids devant les Turcs et leurs meilleurs stratèges. En 1669, ils réussissent à s’emparer de la ville, exsangue et ravagée par 21 années de siège.
Un nouvel âge d’or
Cette quiétude va permettre à la Crète de connaître une nouvelle période d’expansion économique. L’île devient un relais pour le commerce des épices entre la mer Rouge et l’Europe occidentale. L’agriculture connaît également un nouvel essor avec la plantation de nombreuses vignes. Désormais, il fait bon vivre en Crète ! Les principales villes : la capitale rebaptisée Candie (l’actuelle Héraklion), La Canée et Réthymnon deviennent des centres économiques importants. Les jeunes Crétois partent étudier dans les universités de Bologne, de Padoue ou de Venise. A l’image de cette prospérité, la production artistique connaît, elle aussi, un formidable essor. Les Vénitiens se lancent dans de grands travaux d’embellissement, comme à Candie, où ils bâtissent un palais ducal, une cathédrale et la somptueuse fontaine Morosini.
Mais, à la chute de Constantinople, en 1453, la Crète devient aussi une terre d’asile pour bon nombre d’artistes et d’écrivains qui fuient devant les Turcs. Grâce à eux, on assiste à une renaissance artistiquepurement crétoise, largement inspirée de la culture byzantine. La littérature s’enrichit d’une grande épopée, Erotokritos, écrite par Vicentzos Kornaros Voici également venu le temps des monastères orthodoxes et des sublimes icônes. Vers 1570, le peintre Damaskinos s’impose dans cet art difficile et, dans le même temps, un autre peintre crétois affirme son génie en Espagne. Il s’agit de Domenikos Theotokopoulos, né dans le petit village de Fodélé, et plus connu sous le nom de… El Greco.
De lourdes menaces
Mais cette prospérité n’est pas sans nuages. Partout en Méditerranée, des régions entières tombent aux mains des Ottomans et rien ne semble pouvoir entamer leur redoutable progression. Face aux menaces, les Vénitiens érigent fortifications et remparts… En vain ! Vers 1645, les Ottomans prennent La Canée puis s’emparent de Réthymnon. Seule Candie résiste ; le siège de la ville durera vingt et un ans. En 1669, les Turcs sont maîtres de l’île, une conquête déterminante pour l’avenir des Crétois mais également pour celui de toute l’Europe occidentale.
Deux siècles d’occupation turque (1669-1898)
Long, cruel, le joug ottoman suscitera de multiples révoltes qui seront, sans exception, domptées dans le sang. Les Turcs réorganisent l’île et la séparent en trois régions, chacune gouvernée par un pacha. L’armée, partout présente, mène une répression féroce. Les terres, toutes confisquées, appartiennent désormais au sultan. Elles sont redistribuées aux militaires ayant participé à la victoire et à une importante population venue d’Asie mineure. Pendant ce temps, les Crétois affamés et ruinés se réfugient dans les montagnes.
L’aide de la France
En 1674, la France signe une série d’accords commerciaux avec les Turcs dont la Crète sera la grande bénéficiaire. L’île possède, en effet, une denrée très précieuse, l’huile d’olive, qui peut alimenter les fabriques de savons marseillaises mais aussi la production de cire et de soie. Devant l’importance de la demande française, les Crétois multiplient les plantations d’oliviers et retrouvent un certain équilibre économique. En dépit de cette aisance toute relative, la Crète demeure isolée, repliée sur elle-même et privée de toute vie culturelle.
La conquête de la liberté
De multiples insurrections émaillent cette longue période de léthargie douloureuse. Vers 1774, l’Empire ottoman en déclin accordera cependant quelques libertés aux Crétois, comme le droit de commercer en Méditerranée. Mais il en faut davantage pour rassasier un peuple rongé par le désir de liberté. En 1821 commence la guerre d’indépendance grecque, et les Crétois en profitent pour multiplier les soulèvements.
En 1827, la Grèce se libère, à l’exception du nord de la Crète, qui reste sous tutelle ottomane. Le sultan s’engage alors à améliorer le sort de ses habitants, mais les révoltes continuent de se succéder. En 1866, mille personnes se retranchent dans le monastère d’Arkadi, tout près de Réthymnon, pour échapper à l’armée turque. Après deux jours de combat, les réfugiés choisiront la mort. Plutôt que de se rendre, ils mettront le feu à leurs poudrières. Cette tragédie provoque l’émotion de toute l’Europe, et les principales puissances demandent aux autorités ottomanes l’élargissement des droits consentis aux Crétois, notamment l’usage de leur langue. Mais les habitants veulent davantage que ces maigres concessions et les insurrections redoublent. Après celles de 1896, les principaux Etats européens font pression pour que les Turcs acceptent l’autonomie de la Crète. En 1898, enfin, l’île est placée sous l’autorité du prince Georges,fils cadet du roi de Grèce.
Vénizélos, le héros national
Dans chaque ville ou village, une place, une rue ou une école porte son nom. Membre de la résistance antiturque dans les années 1886-98, Vénizélos (La Canée, 1864, Paris, 1936) fonde le premier parti libéral de Grèce avant de devenir Premier ministre, en 1909. Son seul but sera alors de faire de la Grèce un Etat moderne, mais, surtout, il obtient l’Enosis, le rattachement de la Crète à la Grèce, ardemment souhaité par les habitants. Vénizélos contribue également à améliorer les relations de la jeune république avec ses voisins. Il signera les accords gréco-turcs de 1922, prévoyant une redistribution des populations. De nombreux musulmans installés en Crète regagnent alors la Turquie tandis que des centaines de réfugiés grecs retrouvent leurs terres.
Une courte autonomie (1898-1913)
Le départ des Turcs crée une véritable renaissance de l’île.. Les exilés reviennent par centaines, la population s’accroît, l’économie et le commerce se développent. Libérés du joug ottoman, écrivains et artistes retrouvent leur souffle et leur créativité, mais les Crétois n’ont pas encore obtenu ce que tous espèrent secrètement : l’Enosis, le rattachement à la Grèce.
Et la Crète entre dans le giron grec
Ce sera chose faite grâce à Vénizélos, Crétois et Premier ministre grec de l’époque. Le 17 mai 1913, le traité de Londres rattache officiellement la Crète à la Grèce. En 1922, Turcs et Grecs redéfinissent leurs frontières et procèdent à des échanges de populations, souvent douloureux.
La Seconde Guerre mondiale
A nouveau convoitée en raison de sa position stratégique, la Crète retombe sous le joug de nouveaux occupants. En 1940, la Grèce rejoint le camp des Alliés, et des troupes anglaises installent des bases militaires à Souda, Réthymnon et Héraklion. Mais, le 20 mai 1941, des parachutistes allemands débarquent près de La Canée. Après un combat de dix jours et de violents bombardement qui détruisent tour à tour les villes crétoises, la victoire de Hitler est totale. Les Italiens occupent l’est de l’île, les Allemands l’ouest. Une fois encore, la résistance crétoise reprend les armes et elle harcèlera l’ennemi jusqu’à la libération. Le prix de la rébellion sera très lourd : villages anéantis, famines, déportations, exécutions. En 1945, le redressement de l’île s’effectue avec l’aide des Alliés mais surtout avec celle des Etats-Unis. Tout comme la Grèce, la Crète devient alors un simple pion pour l’hégémonie américaine et une base importante de l’Otan.
Une nouvelle menace turque
En 1974, nouveau coup de théâtre. Soucieux du non-alignement de Chypre, les Américains incitent Athènes à y monter un coup d’Etat. Sous le prétexte de protéger les Chypriotes turcophones, la Turquie envoie ses troupes et occupe la partie est de Chypre. Voilà que plane à nouveau la menace de l’ennemi héréditaire : la Crète sera-t-elle leur seconde conquête ? Inquiète, l’île vit durant plusieurs mois dans l’incertitude, mais, après la chute des colonels et l’avènement de la démocratie emmenée par Constantin Caramanlis, elle retrouve peu à peu sa sérénité. Essentiellement agricole, elle mise désormais sur le tourisme afin de créer des emplois et enrayer l’émigration. Pari réussi puisque l’île tire aujourd’hui de confortables revenus de ces milliers de visiteurs. Elle profite également, très largement, de l’entrée de la Grèce dans l’Union européenne. Bref, la Crète jouit aujourd’hui d’une prospérité que de nombreuses provinces grecques lui envient.