Dominés par les Incas, colonisés par les Espagnols, puis soumis à la dictature, les Chiliens ont de tout temps été assujettis. Mais ce peuple volontaire a toujours résisté et combattu avec force pour gagner son indépendance et sa liberté.
Les peuples précolombiens (de 20 000 av. J.-C. au XVIe siècle)
Environ 20000 ans av. J.-C., des peuples venant d’Asie auraient traversé le détroit de Béring pour s’établir sur le continent américain. La migration commence par le Nord et atteint probablement le Chili 10000 ans plus tard. Des céramiques, des textiles attestent l’existence de plusieurs cultures aborigènes dans chacune des régions du pays. Celles du Nord et du Centre vont être intégrées dans l’Empire inca à partir de 1480. Au sud, les peuples autochtones cohabitent et se succèdent jusqu’à l’arrivée des Européens au XVIe siècle. De 500 à 1000, le désert d’Atacama est habité par les Cabuzas. Ils sont soumis à l’hégémonie des Tiwanaku, peuple puissant des Andes centrales dont la période s’étend de 1500 av. J.-C. à 1200. Autour de 1100, les Tiwanaku perdent de leur pouvoir, favorisant le développement de groupes indépendants comme les Aricas qui remplaceront les Cabuzas. Leur art est très développé, représenté notamment par des géoglyphes, grands dessins réalisés sur les pentes des collines. Plus tard, quand les Incas étendront leur empire au Chili, ils y seront annexés. Le Norte Chico est habité par les Diaguitas, descendants des Animas, de 900 à 1532. En acceptant une alliance avec les Incas, ils vont favoriser leur expansion dans le Chili central. Au sud du Chili, de 600 à 1532, le peuple Pitren investit le secteur entre la rivière Bío Bío et le rivage nord du lac Llanquihue. Ils ont des relations avec les Mapuches qui finalement leur succéderont dans l’occupation de cette région. Ils seront les seuls à repousser les Incas, puis les Espagnols. Quant à la Patagonie, elle est le territoire des Onas, Yamanas et Alacalufes, chasseurs et pêcheurs.
La domination des Incas
Cette tribu guerrière réside à l’origine dans la cordillère centrale du Pérou. Elle étend son empire essentiellement de 1438 à 1525 sous les règnes des souverains Pachacutec, Túpac Yupanqui et Huayna Cápac. L’un des éléments d’unification du royaume est la religion, le culte obligatoire d’Uiracocha, dieu suprême et créateur de toutes choses, et celui du Soleil et de la Lune. L’autorité de l’Inca, le chef, est absolue et s’appuie sur la caste dirigeante des nobles et des prêtres. Ils fondent de grandes cités comme Machu Picchu. Leur colonisation s’effectue essentiellement par un jeu d’alliances avec les tribus voisines. Ils s’appuient sur l’organisation sociale existante et développent les échanges commerciaux entre les innombrables ethnies intégrées dans leur empire. Cependant, si certains peuples résistent, ils n’hésitent pas à employer les armes. Ils contrôlent ainsi la partie méridionale de la Colombie, l’Equateur, le Pérou, la Bolivie, une partie de l’Argentine et arrivent au Chili en 1480. Ils ne rencontrent pas de résistance jusqu’au fleuve Maule au sud de Santiago où ils sont stoppés par les Mapuches. La présence des Incas au Chili est de courte durée, car en 1532, leur empire s’écroule sous les coups de l’Espagnol Pizarro.
La conquête espagnole (du XVIe siècle à 1810)
Pendant le Moyen Age, l’Europe s’ouvre sur le monde grâce à des croisades et des relations commerciales avec l’Orient. L’Espagne, occupée jusqu’alors par les Maures, ne prend pas part à cette expansion. A la fin du XVe siècle, les rois catholiques récupèrent le pouvoir et décident de partir aussi à la découverte d’autres pays. En 1494, le Portugal et l’Espagne signent le traité de Tordesillas, se partageant ainsi le Nouveau Monde. Toutes les terres à l’ouest du Brésil reviennent à l’Espagne.
Les premiers conquistadores
Plusieurs expéditions s’organisent et, en 1520, Magellan est le premier Européen à poser le pied sur l’actuel Chili en atteignant l’île de Chiloé par le détroit qui portera ensuite son nom. En 1536, Diego de Almagro, qui a conquis le Pérou avec Francisco Pizarro en 1525, passe au Chili par la vallée de Copiapó. Les Incas lui ont fait croire que les terres du Sud regorgent de richesses extraordinaires. Après trois ans de recherches, il n’a trouvé ni or, ni pierres précieuses, mais est confronté à l’hostilité des Mapuches. Désabusé, il retourne au Pérou. En janvier 1540, Pedro de Valdivia organise une seconde expédition sur ordre de Pizarro qui veut agrandir le royaume espagnol. Il parvient à atteindre la vallée fertile de Mapocho où il fonde Santiago en 1541. Valparaíso et La Serena au nord, Concepción, Valdivia et Villarrica au sud sont érigées peu après. Dans cette région, les Mapuches défendent toujours avec ferveur leur territoire. En 1553, leur rébellion coûte la vie à Pedro de Valdivia.
La colonisation
De 1557 à 1561, Garcia Hurtado de Mendoza prend la relève. Le Chili dépend alors juridiquement et administrativement de la monarchie espagnole qui instaure les vice-royautés du Mexique et du Péroupour diriger l’Amérique. Dans un premier temps, le développement du pays est lent, car les Espagnols ne trouvent pas de mines d’or ou d’argent et sont constamment confrontés à l’hostilité des indigènes. En effet, en 1598, le gouverneur Martin Garcia Onez de Loyola, chargé de régenter le pays, est tué par les Mapuches qui détruisent toutes les villes au sud du fleuve Bío Bío. Faute de moyens, les conquistadores limiteront leur territoire à cette frontière. Le système de l’encomienda se met en place : il donne à chaque soldat un terrain et des Indiens réduits au travail forcé pour l’exploiter.
L’indépendance du Chili (de 1810 à 1818)
Au XVIIIe siècle, les Basques et les Catalans remplacent progressivement les colons originaires d’Estrémadure, d’Andalousie et de Castille qui avaient fait la conquête. Leur arrivée est synonyme de nouveauté et de modernité. En Europe, le siècle des Lumières est celui d’un courant philosophique qui prône des idées de réforme et de liberté. Ce climat d’émancipation arrive au Chili et fait germer dans quelques esprits des concepts nationalistes. A l’exemple de certaines colonies de l’Amérique du Nord qui gagnent leur indépendance contre les Anglais, certains Espagnols chiliens envisagent l’idée d’un gouvernement autonome. Peu à peu, deux clans se mettent en place : les Royalistes d’un côté et les Patriotes de l’autre. Le 18 septembre 1810, une junte nationale est constituée par Mateo de Toro y Zambrano, gouverneur de Santiago, qui organise son premier congrès en 1811. En 1814, le vice-roi du Pérou veut récupérer le Chili et envoie une troupe de 4 000 hommes qui s’oppose aux Patriotes dont le commandant en chef est Bernardo O’Higgins. Les forces royalistes l’emportent à Rancagua et O’Higgins se réfugie en Argentine. Il crée avec le général José de San Martín l’armée des Andes qui remporte la bataille de Chacabuco le 12 février 1817 et celle de Maipú le 5 avril 1818, libérant ainsi le Chili et le Pérou. Quelques mois auparavant, le 12 février, la déclaration d’indépendance est annoncée officiellement. Le territoire chilien s’étend alors du sud d’Antofagasta à la rivière Bío Bío. O’Higgins devient directeur suprême le 24 mars.
La consolidation de la République chilienne (1818-1879)
Pendant cinq ans, O’Higgins, investi des pleins pouvoirs, dirige le Chili d’une main de fer. Il organise l’administration et le pouvoir judiciaire de l’Etat. Le 28 janvier 1823, il est obligé de démissionner face au ressentiment de son peuple qui ne supporte plus sa politique de répression. Le 4 avril 1823, le général Ramon Freire lui succède. Il instaure une Constitution qui proclame la République du Chili. Il s’ensuit une période d’instabilité et de luttes de pouvoir jusqu’à la création d’une nouvelle Constitution en 1833 qui confère plus de pouvoir à l’exécutif. Le conservateur José Joaquin Prieto Vial prend la tête du pays et établit une politique extérieure belligérante. De 1836 à 1839, il mène une guerre contre la fédération Pérou-Bolivie qui se conclut par une victoire du Chili à Yungay au Pérou. En 1843, il s’attaque à l’Argentine avec laquelle le conflit ne prendra fin qu’en 1881 par la signature d’un traité qui accordera la moitié de la Terre de Feu au Chili. Le 18 septembre, Manuel Bulnes Prieto devient président. Son mandat sera marqué en 1844 par la reconnaissance par l’Espagne de l’indépendance du Chili. En 1851, le dernier président conservateur Manuel Montt Torres est élu avant la victoire des libéraux en 1861. Avec cette nouvelle classe dirigeante, le Chili entre dans une ère industrielle et se dote du chemin de fer, du télégraphe et de machines-outils qui contribuent au développement de l’agriculture.
Les Indiens ont-ils une âme ?
Lorsque les conquistadores atteignent le Nouveau Monde, ils découvrent aussi les peuples indigènes et s’interrogent alors sur leur humanité. Les Indiens ont-ils une âme ? Cette question est l’objet de la controverse qui oppose en 1550 à Valladolid en Espagne le dominicain Las Casas, fervent défenseur des autochtones, et le philosophe Sepúlveda. Le premier dénonce les massacres alors que le second considère que Dieu les permet pour punir ces peuples qui pratiquent le sacrifice humain. Après maints discours et expériences, le prélat du pape les considère comme bien nés d’Adam et Eve. Malheureusement, ce verdict n’empêche pas l’évangélisation et l’esclavage, car les deux opposants sont néanmoins d’accord sur un point : la culture espagnole est la culture de référence.
La guerre du Pacifique (1879-1884)
Quelques pionniers chiliens décident d’explorer le désert d’Atacama à la recherche de minerais et surtout du salpêtre, le nitrate de sodium qui entre dans la constitution de la poudre. Effectivement, il s’avère que la région, qui appartient à la Bolivie, regorge de riches gisements de nitrate. Le gouvernement bolivien décide alors de taxer les entreprises installées sur ces terres. Le Chili refuse et, soutenu par les Anglais, déclare la guerre à la Bolivie en 1879 en envahissant le port d’Antofagasta. Le Pérou, allié de la Bolivie, entre dans le conflit deux mois après. En 1884, le Chili remporte la victoire et s’agrandit de la province d’Antofagasta et de celles d’Arica et de Tacna prises au Pérou. Grâce à l’acquisition de ces riches territoires, le Chili connaît une forte expansion économique.
Les luttes ouvrières (1883-1946)
En 1886, José Manuel Balmaceda est élu président. Il poursuit l’industrialisation en développant les réseaux routiers du pays et la construction d’infrastructures. La libéralisation de la société chilienne est source de polémique entre l’Etat et l’Eglise catholique qui soutient la rébellion des opposants politiques du président en 1891. Emmenés par le capitaine Jorge Montt, les contestataires s’emparent de Valparaíso, puis de Santiago, renversant le président de la République. Après plusieurs mois de lutte, le bilan est lourd : plus de 10 000 morts et des dégâts considérables dans plusieurs villes. Humilié par la défaite, Balmaceda se suicide. Dès lors, un régime parlementaire se met en place, accordant plus de pouvoir au Congrès. Les années qui suivent sont marquées par la naissance de la classe ouvrière qui se révolte contre les conditions inhumaines de travail en entamant une série de grèves. Ces difficultés sociales entraînent l’instabilité politique pendant vingt ans. La crise économique de 1929 touche durement l’économie du Chili. On assiste alors à l’émergence d’une conscience sociale chez les travailleurs qui élisent en 1938 Pedro Aguirre Cerda, issu du nouveau parti politique, le Front populaire. Pendant ces années, le Chili signe avec le Pérou le traité de Lima : il rend Tacna, mais garde Arica contre le versement d’indemnités.
Les années anticommunistes (1946-1970)
Le Front populaire vole en éclats en 1946 en raison d’une rupture entre le centre et la gauche. La même année, Gabriel Gonzales Videla, chef du Parti radical, arrive au pouvoir, soutenu par une coalition de radicaux et de communistes. L’alliance ne dure que quelques mois et les communistes, souvent en désaccord avec le gouvernement, se retirent en 1947. En 1948, la loi de Défense de la démocratie rend le parti communiste illégal et permet de ce fait l’arrestation d’une centaine de partisans. Les problèmes politiques fragilisent le climat social. Le mécontentement du peuple est à son paroxysme en 1951 avec des grèves qui touchent pratiquement tous les secteurs. En 1958, Jorge Alessandri, ancien sénateur appuyé par la droite, est élu président. Il met en place un programme en faveur de la libre entreprise qui apporte un important essor industriel. En 1964, Salvador Allende, leader du Front d’action populaire, parti socialo-communiste, se présente aux élections présidentielles pour la troisième fois. Entré dans la vie politique en 1933 en participant à la fondation du Parti socialiste, il est secrétaire général du PS en 1943 et sénateur depuis 1945. Face à lui, Eduardo Frei Montalva, président du parti démocrate-chrétien, est soutenu par la droite et le centre qui mènent un combat sans précédent contre Allende. Les Etats-Unis, anticommunistes, l’aident à financer sa campagne. Frei Montalva est élu et met en place d’importantes réformes dont l’indemnisation partielle du capital des sociétés minières nord-américaines. Au fil du temps, ses actions sont de plus en plus controversées aussi bien par la droite conservatrice que par la gauche.
Les relations avec les Britanniques
Pendant l’ère industrielle, la Grande-Bretagne est le partenaire essentiel du Chili pour le commerce maritime. En 1875, elle reçoit 70 % des exportations chiliennes. Ces relations commerciales expliquent la présence des Anglais auprès des Chiliens lors de la guerre du Pacifique. Les hommes d’affaires britanniques, à l’image de John North, surnommé « roi du salpêtre », profitent du conflit pour acheter des mines à bas prix. En 1888, le président Balmaceda nationalise des mines et refuse de vendre les terrains de l’Etat aux Anglais. Quand la guerre civile éclate, les Anglais soutiennent alors les rebelles qui finissent par destituer le président.
Le gouvernement Allende (1970-1973)
En 1969, Roberto Viaux, tente un coup d’Etat. A l’approche des élections de 1970, les partis de gauche s’allient pour former l’Unité populaire et désignent Salvador Allende pour les représenter. Il est élu de justesse avec 36,3 % des voix. Allende entreprend de changer radicalement la société chilienne : expropriation des grands domaines, nationalisation du cuivre et meilleure répartition du revenu national. Pendant ce temps, le monde est divisé en deux par la guerre froide. Les pays communistes font peur à la droite et aux Etats-Unis. L’opposition parvient à prendre le contrôle de deux assemblées du Congrès le 20 juillet 1971. Un mois après, les Etats-Unis coupent les crédits, sauf ceux accordés à l’armée chilienne. De leur côté, les entreprises privées préfèrent stocker plutôt que d’investir, provoquant une pénurie alimentaire en décembre 1971. En 1973, la tension monte : les militaires quittent le gouvernement, l’aide de camp naval d’Allende est assassiné, les grèves se succèdent. Malgré la crise économique, les résultats des élections de mars 1973 du Congrès démontrent que le soutien populaire à Allende a augmenté depuis 1970. L’intervention militaire est probablement décidée à ce moment-là. Le général Prats, commandant en chef des forces armées, démissionne à cause de nouvelles grèves et est remplacé alors par le général Pinochet.
La dictature du général Pinochet (1973-1989)
Le coup d’Etat
Le 11 septembre 1973, les généraux Pinochet, Guzman, Mendoza et l’amiral prétexte la découverte d’un complot communiste. Les actions des militaires s’enchaînent alors rapidement et, en quelques heures, ils s’emparent du pouvoir. A 6 h du matin, les mutins contrôlent Valparaíso. A 8 h 30, la junte déclare vouloir libérer la patrie du joug marxiste. A 9 h, Allende refuse de quitter le pays par avion. A 10 h, des blindés tirent sur le palais de la Moneda, résidence présidentielle et, à 12 h, des avions lancent 18 roquettes. Allende se suicide lors de cet assaut.
Le régime dictatorial
En juin 1974, Augusto Pinochet devient « chef suprême de la nation ». Il met en place une politique de répression interdisant d’autres partis politiques, imposant une censure absolue et instaurant un couvre-feu. Les partisans d’Allende sont torturés et assassinés en masse. Des milliers de Chiliens sont arrêtés, déportés ou « disparaissent ». En 1976, l’opération Condor fait la chasse aux militants de gauche, obligeant bon nombre d’entre eux à s’exiler. Toutes les actions de l’ancien gouvernement sont annulées : les usines réquisitionnées sont restituées et les expropriations de terres sont annulées. De 1978 à 1982, la gestion économique du pays est confiée aux Chicago Boys, des experts américains monétaristes. L’inflation diminue, mais le chômage augmente. A partir de 1983, le peuple commence à se révolter en organisant des manifestations, comme celle du 18 novembre à Santiago qui réunit 500 000 personnes. Les affrontements avec les militaires sont violents et chacune des « protestas » est meurtrière. Le 5 octobre 1988, un plébiscite propose aux Chiliens la prolongation du mandat de Pinochet jusqu’en 1997. Le « non » l’emporte à 55 % et des élections démocratiques sont organisées en décembre 1989.
Le retour à la démocratie (de 1990 à nos jours)
Le président démocrate-chrétien Patricio Aylwin Azócar succède à Pinochet. Après la découverte de charniers en 1990, Aylwin ferme la colonie baptiste Dignidad, accusée d’être un camp de travail concentrationnaire. Aylwin est un président de transition vers la démocratie. Il est surtout chargé de préparer les prochaines élections. Le 11 mars 1994, Eduardo Frei Ruíz-Tagle, soutenu par une coalition de gauche, devient président. Il doit faire face à la pauvreté qui touche certaines tranches de la population et à une montée de l’insécurité dans les villes. En 1998, Pinochet quitte l’armée dont il était toujours commandant en chef et devient sénateur à vie. Il sera arrêté quelques mois plus tard à Londres. En 2000, Ricardo Lagos Escobar, candidat de la Concertation démocratique accède à la présidence de la République avec 51,3 % des voix face à Joaquin Lanvin, de l’Alliance pour le Chili (droite). Il est le premier président socialiste depuis Allende. Même si tous les représentants des partis politiques n’étaient pas présents, Ricardo Lagos Escobar entendait bien montrer par cet acte symbolique sa volonté de construire un pays plus uni et plus confiant dans l’avenir. En 2006, Michelle Bachelet devient la première femme présidente de la République du Chili, et ainsi la première femme chef d’Etat d’Amérique du Sud. A la tête d’une coalition de centre-gauche, elle s’impose comme priorité politique de restreindre les inégalités sociales. Malgré une situation économique bénéfique, son mandat a été marqué par des nombreuses manifestations, notamment celle des lycéens protestant contre le projet de Loi Générale de l’Education visant à la progressive privatisation du système éducatif. 2010 est une année marquée par l’élection du premier président de droite depuis la chute de la dictature : Sebastián Piñera, milliardaire et homme d’affaires, ce qui lui vaut l’appellation de « Berlusconi chilien ». Il a été investi le 11 mars 2010 sous fond du plus grand séisme de l’histoire du Chili depuis 1960.