Au centre
Avec sa vieille ville aux allures moyenâgeuses et ses tavernes du petit port, Réthymnon est l’une des cités les plus attachantes de Crète. Mais elle est également au cœur d’une belle région, faite de monastères oubliés, de ruines minoennes grandioses et de plages de sable immaculé.
Réthymnon
Troisième ville de Crète, Réthymnon reste pour beaucoup la plus séduisante. Moins frénétique qu’Héraklion, plus secrète que La Canée, c’est une ville à l’atmosphère bon enfant, populaire et commerçante, qui a réussi à créer un subtil équilibre entre le tourisme et le respect de la vie quotidienne des habitants. Dédale de ruelles pavées, ses vieux quartiers possèdent à la fois un petit air oriental et des allures médiévales qui font tout son charme. Au fil de la promenade, on y découvre un parfait concentré de l’histoire crétoise. Cinq siècles de domination italique ont laissé un fort imposant, des fontaines et des loggias. Mais ici, comme dans toute l’île, l’empreinte turque s’impose avec ses minarets, ses mosquées et ses maisons dotées de superbes avancées de bois.
Considérée comme la capitale artistique et intellectuelle de l’île durant l’époque vénitienne, Réthymnon a récemment retrouvé cet ancien statut avec l’ouverture d’une faculté de lettres. La ville offre également une vie culturelle importante, en accueillant dans ses murs des troupes de théâtre, en organisant de multiples expositions, etc. Voici, donc, une cité vivante et dynamique où il fait bon vivre !
Suivez le guide !
La soirée est le moment idéal pour visiter la vieille ville. Après 19 heures, les magasins ne sont pas encore fermés et les ruelles… interdites aux voitures jusqu’au lendemain matin !
Quartier historique
S’étirant depuis le port jusqu’à la place des Quatre-Martyrs, ce quartier se découvre à pied. Depuis la place, il faut d’abord franchir une arche datant de la période vénitienne et donnant l’accès à la vieille ville. Principale artère, la rue Ethnikis Antistaseos abrite un délicieux marché où s’entassent pêle-mêle légumes, fruits et poissons. On y découvre aussi une multitude de magasins antédiluviens, échoppes de menuisiers, merceries, barbiers… Sur la gauche, une impasse conduit tout droit jusqu’à la basilique San Francesco, datant de l’occupation vénitienne. De là, on peut également apercevoir la mosquée Nerandza,ancienne église vénitienne que les Turcs réaménagèrent en lui ajoutant deux dômes. Elle ne se visite pas, mais on peut admirer son portail remarquable, orné de quatre colonnes corinthiennes. Après cette halte, il faut ensuite flâner dans les ruelles environnantes pour découvrir encore quelques merveilles : portes sculptées, maisons à encorbellement… Les pas conduisent ensuite immanquablement vers la fontaine Rimondi, d’où l’eau jaillit de quatre têtes de lions, avant de s’écouler entre des colonnes corinthiennes. Ce joyau de la ville est, bien sûr, d’origine vénitienne. Tout comme la loggia, bâtiment de style palladien, utilisée jadis comme lieu de réunion des notables de Venise. Sous l’occupation ottomane, elle fut transformée en mosquée, comme en témoigne la base d’un minaret encore visible à l’arrière du bâtiment.
Quand les vignerons font la fête
Durant les deux dernières semaines du mois de juillet, Réthymnon accueille les vignerons alentour pour la grande fête du vin, qui prend place dans le parc de la ville. La fête commence tous les soirs à partir de 20 heures avec, au menu, de nombreuses dégustations de vins locaux. On y goûte tout particulièrement la production issue des quatre vignobles ayant droit à une appellation d’origine : Sitia, Dafnes, Arkanes et Peza. Des groupes de folklore traditionnel se relaient sur les estrades, on boit, on chante et on danse… Souvent jusqu’à l’aube.

Rethymno crete 165 © Britrob
Suivez le guide !
En visitant la mosquée, montez en haut du minaret. Un escalier en spirale haut de 133 marches mène au plus beau panorama sur la ville.
Port
Le quartier historique rejoint le port vénitien avec ses quais bordés de cafés, de restaurants, et ses petites barques de pêche qui dansent sur les vagues. Les habitants s’y retrouvent pour boire un verre ou dîner d’un plat de poisson frais dans l’une des multiples tavernes qui bordent le quai.
Forteresse
Ouvert de 8 h à 15 h (19 h en été). Entrée payante.
Au nord-ouest du port se dresse l’imposante forteresse, dont la circonférence atteint quelque 1 300 mètres. Bâtie à l’origine par les Byzantins, cet édifice fut violemment attaqué par les Turcs, emmenés par Barberousse. Devant la faiblesse de ce système défensif, les Vénitiens choisirent de construire à la même place une nouvelle forteresse. Celle que l’on découvre aujourd’hui avec ses remparts, ses anciens quartiers de garnison, son hôpital et ses magasins de munitions. A présent plus pacifiques, les lieux offrent une très belle vue sur la ville et la côte environnante. A découvrir au soleil couchant.
Musée archéologique
En face de l’entrée de la forteresse. Ouvert tlj de 8 h à 20 h (de 8 h 30 à 15 h en hiver, tlj sauf lundi). Entrée payante.
Ses collections regroupent des sarcophages mais surtout une série de huit vases provenant d’une tombe creusée dans la roche et datant de l’époque minoenne (autour de 1250 av. J.-C.). Ces objets, les plus anciens trouvés aux abords de la ville, prouvent qu’elle fut fondée à la fin de l’âge du bronze.
Vers le sud
Prassies
Bâti autour d’une charmante place ombragée, ce vieux village de montagne abrite de nombreuses maisons vénitiennes. Sa chapelle de la Panagia, au milieu du cimetière, recèle encore quelques fresques datant du XIVe siècle. On vient également à Prassies pour acheter des plantes aromatiques (basilic, romarin, etc.), réputées dans toute la région.
Armeni
A l’écart de ce gros village, les archéologues ont mis au jour un important cimetière minoen. Au milieu des cyprès et d’une forêt de petits chênes s’étalent les ruines de 280 tombes à chambre taillée. Parmi les trésors retrouvés : sarcophages, poteries, sceaux et bijoux, qui sont exposés actuellement dans le musée de Réthymnon.
Moni Prévéli
Ouvert tlj en été de 9 h à 13 h et de 17 h à 19 h. Le monastère peut également être ouvert sur demande (sur place, au monastère). Une petite participation est demandée à l’entrée.
Voici sans doute l’une des visites les plus spectaculaires et les plus émouvantes de l’île ! Adossé à une colline boisée hérissée de rochers gris se dresse tout à coup l’imposant monastère. Sa terrasse surplombe la mer de Libye, fermée sur les autres côtés par des bâtiments monastiques d’influence vénitienne. Au milieu de la cour intérieure, l’église abrite un lustre d’argent apporté de Constantinople et une croix en or posée, dit-on, sur un morceau de la Vraie Croix, réputée pour ses pouvoirs miraculeux. Prévéli constitue un haut-lieu de la résistance crétoise, contre les Turcs tout d’abord, puis contre les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Une plaque rend hommage aux prêtres qui ont risqué leur vie en cachant des soldats alliés et en permettant à des militaires australiens de regagner la zone libre. Aujourd’hui encore, quelques moines vivent là, retirés du monde. En suivant un sentier difficile, on descend la falaise pour rejoindre la belle plage de sable de Prévéli.
Plakias
Après la visite de Préveli, la petite station balnéaire de Plakias constitue une halte idéale : une grande plage de sable blond, quelques tavernes, où l’on peut boire un café à l’ombre des tamaris, et un tout petit port abritant seulement quelques barques de pêche. De Plakias, on peut également rejoindre en caïque des longues plages plus ou moins isolées, comme celle de Damnoni.
Vers l’ouest
Georgioupolis
A 20 km de Réthymnon.
Cette petite station à l’écart de la grande route offre de belles plages de sable blond et aux eaux calmes et limpides. Le site, autrefois marécageux, est aujourd’hui réputé pour sa production de pistaches, que l’on déguste, accompagnées d’un raki, devant le petit port.
Lac de Kournas
Voici le seul lac d’eau douce de toute la Crète, magnifiquement entouré de montagnes. On peut y faire du pédalo ou se baigner sur l’une de ses nombreuses plages aménagées, avant de se restaurer dans l’une de ses nombreuses tavernes, où l’on déguste sous les tonnelles d’excellentes spécialités crétoises, telles que des saucisses villageoises ou des sfakianès pitès (sortes de crêpes au fromage et au miel).