On trouve à l’est de Guatemala Ciudad des régions à la géographie variée, des montagnes verdoyantes des Verapaces aux plaines des régions Zacapa et Chiquimula. On y découvre notamment des traditions mayas distinctes de celles des Hautes Terres de l’ouest, ainsi que les merveilles naturelles géologiques. En poursuivant vers l’est, le splendide lac Izabal et la culture tropicale de la côte caraïbe constituent des haltes agréables pour profiter de l’atmosphère décontractée de cette région à part du Guatemala.
Les Verapaces
Les Verapaces, terre montagneuse des Mayas Rabinals, se démarquèrent lors de la conquête par leur résistance farouche aux conquistadors. Autrefois baptisée « terre de la guerre », la région fut finalement conquise pacifiquement grâce à l’aide de fray Bartolomé de Las Casas au XVIe siècle, et rebaptisée « Verapaz », vraie paix. Ses splendides paysages de montagnes verdoyantes, où alternent forêts touffues et vastes plantations, ses curiosités géologiques, ainsi que ses villages traditionnels de montagne en font l’une des régions les plus passionnantes du Guatemala.
Salamá et ses environs
A environ 60 km au nord-est de Guatemala Ciudad.
Ville de montagne agréable, capitale de la région Baja Verapaz, elle a conservé un centre colonial élégant, doté d’une église du XVIIe siècle, dont l’intérieur est décoré d’autels anciens incrustés d’or, et d’une chaire sculptée de style rococo. Un marché riche en artisanat se tient le dimanche dans le centre.
Rabinal
A 19 km à l’ouest de Salamá.
Ancienne mission fondée par Bartolomé de Las Casas, ce gros bourg est un bel exemple de village indigène, qui a conservé les traditions des Mayas Rabinals. On y pratique notamment encore le Rabinal Achi, une pièce dansée d’origine préhispanique. A ne pas manquer, la ravissante petite église colonialesituée sur sa place centrale, et le marché traditionnel du dimanche.
Biotopo del Quetzal
A 34 km au nord de Salamá. Ouvert tlj de 6 h à 14 h. Entrée payante.
Dans le cadre idyllique d’une forêt dense et humide, cette réserve naturelle est l’un des sanctuaires privilégiés pour observer le quetzal, splendide volatile et emblème du pays. Il est malheureusement très rare de l’apercevoir. La forêt foisonne également de dizaines d’espèces d’oiseaux, ainsi que d’autres espèces endémiques : singes-araignées, ocelots, etc. On y découvre également un arbre vieux de plus de 450 ans, baptisé par les locaux Xiu Ua Li Che, ce qui signifie « arbre grand-père » en rabinal.
Cobán
A 213 km au nord de Guatemala Ciudad.
Dans une vallée d’altitude très humide, cette ancienne place forte des Mayas Rabinals est aujourd’hui une ville où il fait bon séjourner, abstraction faite de son climat, souvent pluvieux et froid. Son atmosphère empreinte de traditions mayas et son large choix d’hôtels en font une bonne halte avant d’explorer les splendeurs naturelles alentour. Cobán est par ailleurs réputée pour son important festival folklorique,Rabin Ajau, qui se déroule tous les ans fin juillet-début août.

Biotopo del Quetzal Mario Dary Rivera, Guatemala © Axel
Le quetzal
De son nom latin Pharomacrus mocinno, le quetzal est reconnaissable à son plumage vert irisé et sa longue queue qui peut mesurer entre 60 et 90 cm. Il est considéré par beaucoup comme l’un des plus beaux oiseaux des tropiques. Autrefois vénéré par les Mayas, il incarnait pour eux le guide spirituel du grand dieu Tecún Umán. Ses plumes étaient très recherchées pour orner les parures des grands seigneurs. Aujourd’hui emblème du Guatemala, il a donné son nom à la monnaie nationale du pays. Hélas, il est victime depuis des décennies de la déforestation et de la destruction progressive de son habitat naturel. Inscrit sur la liste des espèces en voie de disparition, cet oiseau des forêts pluviales se fait aujourd’hui de plus en plus rare.
Suivez le guide !
Essayez d’assister à une messe en q’eqchi dans l’église El Calvario, rythmée par une marimba.Dépaysement garanti !
Templo El Calvario
A l’extrémité nord de la 7a avenida.
Au sommet d’une colline, à laquelle on accède par un long escalier, se dresse l’église El Calvario, qui domine la ville, et d’où l’on peut jouir d’un beau panorama. Elle est aujourd’hui très fréquentée par les indiens Mayas, qui viennent régulièrement y déposer des offrandes devant les reliquaires et les croix du parvis.
Vivero Verapaz
A 2 km au sud-ouest du centre-ville, sur la carretera de Entrada. Ouvert tlj de 9 h à 12 h et de 14 h à 16 h. Entrée payante.
Une gigantesque collection privée d’orchidées y est exposée, dans de grandes serres. On y trouve plusieurs milliers d’espèces, notamment la fameuse « Monja Blanca » (nonne blanche), fleur nationale du Guatemala, ainsi que des centaines d’orchidées miniatures.
Finca Santa Margarita
3a calle 4-12, Zona 2. Ouvert du lundi au vendredi de 8 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h, samedi de 8 h à 12 h. Entrée payante.
Cette ancienne ferme caféière propose des visites guidées très instructives, présentant les différentes étapes d’exploitation du café, depuis la plantation et la torréfaction jusqu’à l’exportation. Il est possible de déguster et d’acheter du café de production locale sur place.
Les environs de Cobán
La région de Cobán est très prisée pour ses merveilles naturelles, grottes et chutes d’eau spectaculaires, et l’authenticité des villages mayas alentour.
Grottes de Lanquín et Semuc Champey
A 30 km au nord-est de Cobán. Des excursions à la journée sont proposées par les tour-opérateurs de Cobán.
La piste mène d’abord aux grottes de Lanquín, réseau de galeries souterraines de plusieurs kilomètres émaillé de stalactites et stalagmites aux formes étonnantes. Seuls les 100 premiers mètres sont éclairés et aménagés. A 10 km au sud, en suivant la même route, on trouve les splendides grottes de Semuc Champey, plus spectaculaires encore. La rivière abondante y a creusé de grandes vasques calcaires,remplies d’eau douce et fraîche aux teintes bleu turquoise. Il fait bon se baigner dans ces piscines naturelles, alimentées par une petite cascade, dans ce petit coin de paradis isolé de tout.
Suivez le guide !
Vous pouvez effectuer le trajet entre les grottes de Lanquín et de Semuc Champey à pied, en 2 à 3 h, à travers les champs de maïs et de cardamome. La balade est splendide !
Grottes de Candelaria
A 100 km au nord de Cobán. Quatre visites guidées par jour, à 9 h, 11 h, 13 h et 15 h. Entrée payante.
Constituées d’un réseau de 80 km de rivières souterraines, ces grottes difficiles d’accès comptent parmi les plus impressionnantes de toute l’Amérique centrale. Une partie seulement se parcourt à pied. Elles servaient autrefois de lieu de culte maya, dédié aux divinités de la terre et de la pluie.
Zacapa et Chiquimula
Les régions de Zacapa et Chiquimula recouvrent toute la partie est du pays, le long des frontières avec le Salvador et le Honduras au sud, et le Belize au nord.
El Oriente
Au sud de la carretera al Atlantico s’étend la région d’El Oriente. Située à faible altitude, le climat y est particulièrement étouffant (40 °C en moyenne) et humide. Peuplée en majeure partie de Ladinos, la région vit aujourd’hui principalement de l’agriculture et de l’élevage.
Esquipulas
A 65 km au sud de la carretera al Atlantico, au niveau de Río Hondo.
La ville d’Esquipulas est connue pour son immense et majestueuse basilique néoclassique, d’une blancheur éclatante. Dès l’époque coloniale, la ville fut un important lieu de pèlerinage catholique. Au XVIIIe siècle, le flot de pèlerins s’est accru suite à la guérison miraculeuse de l’archevêque du Guatemala, Pedro Pardo de Figueroa, survenue après sa visite de la ville. Ce dernier marqua sa gratitude en faisant édifier l’actuelle basilique, achevée en 1758, à la place de l’église de l’époque. Depuis, la tradition du pèlerinage à la basilique d’Esquipulas est restée très vivace, la ville accueillant chaque année des milliers de pèlerins venus vénérer le « Cristo Negro » (Christ noir) abrité dans la basilique.
Site archéologique de Copán (Honduras)
A 13 km d’El Florido, village frontière guatémaltèque. Ouvert tlj de 8 h à 16 h. Entrée payante.
Célèbre pour ses stèles et panneaux ornés des plus fines sculptures, Copán constitue l’une des plus spectaculaires réalisations architecturales et artistiques mayas, d’une splendeur comparable à celles de Tikal ou de Chichén Itzá (Mexique).
Grandeur et déclin de Copán
Si les premiers peuplements de la vallée de Copán datent de 1200 av. J.-C., la présence maya ne remonterait qu’aux environs de 400 apr. J.-C. Le premier grand seigneur à s’établir sur le site fut le roi Soleil-Ara-Quetzal, qui régna de 426 à 435, et fonda la grande dynastie de Copán. Un des plus grands seigneurs de la cité fut 18-Lapin (695-738). Il fit d’importantes conquêtes mais fut tué lors d’une guerre contre la cité de Quiriguá. Plus tard, le roi Coquillage-Fumée (749-763) restaura la grandeur de Copán et en fut l’un des plus grands bâtisseurs. On lui doit notamment le célèbre Escalier hiéroglyphique. La ville connut alors son âge d’or, dominant toute la vallée de la Motagua, et contrôlant le commerce de la région. Peu après commença le déclin de Copán, probablement à cause de la famine et la surpopulation dans la cité.
Gran Plaza
Au bout de la grande allée partant du centre des visiteurs.
Ce vaste espace à ciel ouvert, qui remplissait des fonctions cérémonielles, comporte quelques magnifiques stèles sculptées, représentant pour la plupart le roi 18-Lapin. On notera en particulier la stèle B, qui le montre émergeant de la gueule d’un monstre pour symboliser son couronnement. La stèle A impressionne également par les magnifiques sculptures et glyphes ornant ses côtés. Toutes les statues présentées sont des copies, les originaux se trouvant dans le musée du Site. Au sud de la place se dresse un imposant jeu de balle, daté de 756, un des plus grands du monde maya.
Escalier hiéroglyphique
Juste derrière le jeu de balle se trouve l’étonnant Escalier hiéroglyphique, œuvre maîtresse de Copán. Sous le vaste toit qui le protège désormais, on peut observer ses 63 marches, à l’origine entièrement ornées de glyphes, qui retracent les exploits de toute la dynastie. Il constitue la plus longue séquence d’écriture préhispanique connue à ce jour. Il est également décoré des six figures représentant les grands souverains de la cité. Au pied de l’escalier se dresse l’admirable stèle M, qui représente un coquillage vêtu d’un manteau de plume, emblème du roi Coquillage-Fumée.
Sud de la Gran Plaza
Au sud de l’escalier, s’élève la tribune des Spectateurs décorée de deux sculptures du dieu de l’orage sous les traits d’un singe. Sur le côté sud se tiennent les Places orientale et occidentale. Sur cette dernière, ne pas manquer le spectaculaire autel Q, sans doute la statue la plus fameuse du site, dont chaque face est ornée des sculptures des 16 plus grands rois de Copán. A proximité se tient la pyramide 16, la plus haute du site, qui recouvre aujourd’hui l’étonnant temple de Rosalila auquel on accède par un tunnel, antérieur à l’essentiel des constructions du site (VIe siècle).
Musée du site
A l’entrée du site.
Inauguré en 1996, il présente un certain nombre de stèles originales, ainsi qu’une splendide reproduction à l’échelle du temple de Rosalila, avec les couleurs d’origine.
Village de Copán Ruinas
A 1 km du site.
Charmant petit bourg aux ruelles pavées et petites maisons en pisé blanc, Copán Ruinas a su garder sa tranquillité, malgré le développement touristique du site à proximité. La visite du museo de Arqueología maya (sur la Plaza centrale. Ouvert du lundi au samedi de 8 h à 12 h et de 13 h à 16 h. Entrée payante), qui expose certaines statues originales du site, constitue un bon complément à la visite du musée du site.
Suivez le guide !
Prévoyez de passer une nuit au village de Copán Ruinas pour visiter le site tôt le matin et prendre le temps profiter de l’atmosphère décontractée et reposante du village.
Quiriguá
A 70 km à l’est de Río Hondo sur la Carretera al Atlantico. Ouvert tlj de 7 h 30 à 17 h. Entrée payante.
Cet admirable site maya perdu au milieu de vastes bananeraies est réputé pour ses immenses stèles ouvragées. Fondée au Ve siècle apr. J.-C., la cité passa rapidement sous la domination de Copán, jusqu’en 738 où le roi de Quiriguá, « Cauac-Ciel », vainquit et tua 18-Lapin. Il fit ériger en l’honneur de sa victoire ces gigantesques stèles, à son image. La stèle E, en particulier, est la plus grande du monde maya (10,66 m). Le site comprend également d’étonnantes pierres sculptées zoomorphes, représentant des tortues, grenouilles et serpents.
Lac Izabal
Au nord de la carretera al Atlantico.
Le lac Izabal, le plus vaste du pays (650 km2), est très prisé par les touristes. Il débouche à l’est sur le río Dulce, magnifique rivière aux eaux calmes qui s’écoule langoureusement au milieu de la forêt tropicale, avant de se jeter dans la mer des Caraïbes, à Lívingston.
La communauté garífuna
Les Garífunas de Lívingston sont des descendants d’anciens esclaves, originaires de l’île de Roatán au Honduras, où les Britanniques les déportèrent à la fin du XVIIIe siècle suite à une révolte dans leur colonie de St Vincent. De là, la communauté s’éparpilla le long de la côte des Caraïbes, se mélangeant peu à peu aux Indiens des Caraïbes, Mayas et colons. Encore foncés de peau, ils peuplent aujourd’hui les côtes du Honduras, du Belize et du Guatemala, et ont gardé leur propre langue, le garífuna, mélange d’influences africaines, européennes et indiennes. Ils sont environ 20 000 au Guatemala. La culture garífuna est très vivace sur la côte, incluant des aspects traditionnels comme le dugu (invocation des esprits des ancêtres), mais aussi plus modernes comme la musique punta rock.
Río Dulce
Sur la carretera al Atlantico, au km 245.
Le village de Río Dulce est situé à l’extrémité est du lac Izabal, au bord de la rivière du même nom, et au pied d’un immense pont qui la traverse. Dépourvu de charme, le bourg dispose cependant d’une flopée de ravissants hôtels en bord de lac, où il fait bon séjourner quelque temps pour rayonner dans les environs.
El castillo de San Felipe
A 3 km au nord du pont de Río Dulce, au bord du lac. Ouvert tlj de 8 h à 17 h. Entrée payante.
Sur les rives du lac Izabal se dresse cette petite forteresse, construite en 1652, pour protéger les villages d’Izabal des pirates de la région des Caraïbes. Elle servit plus tard de prison, puis fut abandonnée pendant de nombreuses années. Aujourd’hui entièrement restaurée, elle fait l’objet de visites guidées et constitue un agréable but d’excursion, avec son vaste parc verdoyant en bord de lac, doté de plages aménagées pour la baignade.
Lívingston et ses environs
Accessible par bateau uniquement, à 3 h de Río Dulce et 1 h 30 de Puerto Barrios.
Situé à l’embouchure du río Dulce, le petit village garífuna de Lívingston est un véritable havre de paix, à l’ambiance tropicale délicieuse. A l’ombre des cocotiers se dressent des rangées de maisons de bois peintes aux couleurs gaies, qui constituent l’essentiel du village. La communauté garífuna y vit surtout de la pêche, au rythme du reggae et du calypso qui bercent leurs longues soirées tranquilles. Les plages de Lívingston s’avèrent hélas décevantes, la côte étant largement envahie par la végétation, et la mer souvent polluée.
Croisière sur le río Dulce
A réserver auprès d’un tour-opérateur de Lívingston.
Lívingston est le point de départ idéal pour effectuer une croisière sur le río Dulce, qui regorge de trésors naturels. En remontant vers le lac Izabal, on arrive à une profonde gorge, la cueva de la Vaca (grotte de la Vache), envahie de végétation tropicale. Un peu plus loin, on découvre de délicieuses sources d’eau chaude qui forment des piscines naturelles où il fait bon se baigner. En sortant de la gorge, la rivière s’élargit sur « El Golfete ». Sur la rive nord de cette étendue d’eau se trouve la réserve naturelle Biotopo Chocón Machacas(ouvert tlj de 7 h 30 à 17 h. Entrée payante). Elle s’étend sur plus de 7 600 ha et se visite à pied ou en barque, sur un réseau de lagunes nichées dans la mangrove. On y observe une faune et une flore abondantes, notamment des lamantins, gros mammifères aquatiques vivant à l’embouchure des fleuves, aujourd’hui en voie de disparition.
Puerto Barrios
Sur la côte caraïbe, au sud-est de la bahia de Amatique. A 1 h 30 de bateau de Lívingston.
En évoluant vers l’est de la bahia de Amatique, le climat se fait plus humide, et la végétation plus luxuriante. On parvient bientôt à Puerto Barrios, port construit à l’initiative du président Justo Rufino Barrios à la fin du XIXe siècle. Il a été développé plus tard par l’entreprise américaine United Fruit, qui en a fait son principal lieu de transit pour l’exportation de bananes. L’activité du port est encore aujourd’hui très forte. Très bétonnée, cette petite ville côtière est sans charme particulier mais permet de transiter vers le Belize en bateau.
La United Fruit Company
En 1901, la société américaine United Fruit Company (UFC) obtint du gouvernement guatémaltèque de vastes étendues de jungle à très bas prix, en échange de la construction d’une voie ferrée reliant la capitale à Puerto Barrios. Peu à peu, l’entreprise devint le premier employeur du pays. Elle contrôlait alors tout le marché de la banane, et de fait tout le commerce extérieur guatémaltèque. En 1952, le président Arbenz décréta la redistribution des terres des grands propriétaires, conduisant à la confiscation de vastes terrains de l’UFC. Deux ans plus tard, Arbenz était renversé par un coup d’Etat soutenu par la CIA, et l’UFCrécupérait ses terres. Dans les années 1970, UFC, qui fusionna avec Del Monte, fut condamnée pour monopole aux Etats-Unis. Depuis, Del Monte ne conserve au Guatemala que son activité d’exportation à Puerto Barrios.