Nairobi

Aujourd’hui, la plupart des voyageurs qui se rendent au Kenya pour un safari arrivent à Nairobi, à l’aéroport international Jomo Kenyatta, situé à 15 km de la ville. En découvrant cette métropole moderne, nul ne se douterait qu’elle a été fondée, un peu par hasard, il y a moins de cent ans.

Histoire

En 1899, sir George Whitehouse, ingénieur en chef de l’Uganda Railway Company, décida de mettre en place un dépôt de matériel rapproché, avant le difficile franchissement de l’escarpement Mau par la voie ferrée reliant Mombasa au lac Victoria. Le site choisi était situé au pied de collines, à la fin des plaines Athi à une altitude de 1 700 m. Il était connu des Massaï qui l’appelaient « Enkare Nairobi » (« l’eau fraîche »), mais aucun habitat africain permanent n’y était établi.

Nairobi ne resta pas longtemps une ville ferroviaire. Trois mois après l’installation de l’Uganda Railway Company, le gouvernement colonial décida d’en faire le centre administratif de la province. La ville se développa alors à la manière des villes champignons du Far West. Les images du film Out of Africa, inspiré de la vie de l’écrivain danoise Karen Blixen, montrant son arrivée à la gare de Nairobi sont une reconstitution fidèle de ce que pouvait être la ville en 1913. Les maisons, alors en bois et tôle ondulée, précédées d’une véranda, étaient bâties sur pilotis en raison du manque de drainage. L’ambiance prenait des airs de western (les attaques du train en moins) lorsque les colons, au sortir de soirées bien arrosées, n’hésitaient pas à tirer au pistolet sur les premiers lampadaires de l’éclairage public.

C’est pendant l’entre-deux-guerres que Nairobi connut son âge d’or et un véritable boom de la construction. Le gouverneur fit appel à un architecte britannique et lui confia la réalisation d’une imposante Government House, aujourd’hui résidence du chef de l’Etat Kenyan. Les bâtiments nouveaux en pierre se multipliaient : banques, écoles, quartier général de l’Uganda Railway, palais de justice, bâtiments administratifs, All Saints Cathedral financée avec les dons de la communauté chrétienne. le tout dans le plus pur style colonial avec colonnes et frontons néo-classiques. L’un des exemples les plus caractéristiques est la bibliothèque Mac Millan que l’on peut voir sur Banda Street. Sa construction, en 1930, fut entièrement financée par la veuve de Northrup Mac Millan, un milliardaire américain qui s’était épris des vastes espaces du Kenya.

A cette époque, la ville s’étendait considérablement, les Européens s’installant dans des quartiers résidentiels, éloignés du centre où ils pouvaient jouir des charmes d’une vie semi-rurale dans une vaste maison entourée d’un grand jardin. Mais ce développement négligea presque totalement les populations indiennes et africaines de la ville.

Les Indiens, souvent petits commerçants, logeaient dans le bazar au-dessus de leur boutique et nombre d’entre eux ont par la suite investi dans l’immobilier. Dans un premier temps, la main d’oeuvre africaine resta temporaire, attirée par la ville pour y exercer un travail pendant la morte-saison agricole. Les employés domestiques : boys, cuisiniers, nounous pour les enfants étaient, la plupart du temps, logés sur place dans les « servants quarters » (les quartiers des domestiques), à l’écart de la maison principale et dissimulés au fond du jardin. Mais progressivement, l’afflux de population en quête de travail augmenta et la ville ne se donna guère la peine de les intégrer. Venus de tout le territoire, toutes ethnies confondues, ces travailleurs ne gagnaient même pas suffisamment d’argent pour faire venir leur famille.

A partir de 1916, ils durent être titulaires d’un Kipande, un permis de travail, pour avoir l’autorisation de résider dans la ville. L’arrestation du fondateur de l’East African Association en 1922, Harry Thuku, fervent opposant au Kipande, donna lieu à la première émeute urbaine du Kenya, qui fit 22 morts et 28 blessés parmi les manifestants. La Deuxième Guerre mondiale puis la révolte Mau-Mau ralentirent les programmes de développement prestigieux de la ville.

Cependant, depuis l’indépendance, Nairobi continue de tenir son rôle de vitrine d’un pays africain en marche vers le développement. La construction du Kenyatta International Conference Center, une tour de béton et de verre de 27 étages avec au sommet un restaurant panoramique, en est un des symboles. La position géographique de Nairobi lui permet de s’affirmer comme un centre d’échanges commerciaux et diplomatiques pour toute l’Afrique orientale. Les problèmes de surpopulation continuent de se poser et l’agglomération compte de nombreux bidonvilles insalubres où s’entasse une population venue chercher du travail qu’elle ne trouve pas.

Visiter Nairobi

Il est assez rare, au cours d’un premier voyage au Kenya, d’avoir le temps de séjourner à Nairobi, pourtant la ville ne manque pas de centres d’intérêts.

City Square est la place où se trouvent les principaux édifices gouvernementaux, dont le Parlement, entre Parliament Road et Uhuru Highway. C’est devant cet ensemble que se dresse la statue du président Kenyatta.

L’Hôtel de ville (City hall) se trouve à proximité de l’hôtel Inter-Continental. Le palais de justice (Law courts) et l’impressionnante tour du Kenyatta International Conference Center, sont également intéressants.

L’Université est l’ensemble de bâtiments modernes se trouvant à l’angle de l’University Way et de la Moi Avenue, à l’extrémité nord de la ville, non loin du Norfolk hotel.

Le National Museum et Snake Park situés sur Museum Road valent tous les deux une visite. Le premier est un passionnant musée d’histoire naturelle que chacun devrait voir avant de partir en safari animalier. La salle consacrée à la préhistoire explique les découvertes faites par les Leakey, et une statue de L.S.B. Leakey se dresse derrière le musée. Snake Park, en face du musée, rassemble une très belle collection de serpents vivants et un aquarium tropical.

Le Railway Museum mérite également une visite. On y suit l’évolution de la construction du chemin de fer et les difficultés rencontrées. La plus saisissante est l’épisode du lion mangeur d’hommes de Tsavo qui dévora plusieurs ouvriers et un ingénieur du chemin de fer avant d’être abattu. Au centre ville, à l’angle de Moi Avenue et de Mama Ngina Street, face à l’hôtel Hilton, se trouve le Tourist Information Office (office de tourisme).

Au City Market, arrive quotidiennement la production maraîchère des environs : légumes, fruits et fleurs à profusion. On y trouve aussi des paniers tissés par les femmes kikuyu. Nous recommandons deux boutiques d’artisanat africain : African Heritage Ltd sur Kenyatta Avenue et Cottage Crafts sur Standard Street. On y vend des bois sculptés, des tissus brodés ou des patchworks, des vanneries et des tapis éthiopiens.

Le Uhuru Park, dans la Uhuru Highway, dispose d’un lac artificiel où l’on peut louer des bateaux.

Prendre la State House Road pour arriver à la Nairobi Arboretum Forest Reserve, où l’on peut voir plus de 270 espèces d’arbres différentes. L’arboretum est ouvert du lever au coucher du soleil.

City Park (à 3 km du centre-ville, entre Limura Road et Forest Road) est un agréable jardin renfermant la « Boscowen collection » qui regroupe de très belles espèces de plantes tropicales rares.

Dans les environs de Nairobi

Un séjour dans la capitale du Kenya serait incomplet sans une excursion au premier parc national du Kenya, créé en 1945, le Nairobi National Park à 13 km au sud de Nairobi. Près de l’entrée, arrêtez-vous au Bomas of Kenya. Chaque jour y est présenté un spectacle de danses africaines. Le spectacle débute à 14h30 en semaine, 15h30 le week-end. Une exposition permanente permet d’avoir un bon aperçu sur l’habitat, l’artisanat et les coutumes de seize ethnies du pays.

Sur une superficie modeste (113 km²), le parc de Nairobi abrite une faune extrêmement variée. Son paysage de savane herbeuse, ombragée d’acacias ombelliformes, est typique de la plaine d’Athi. Cette excursion peut être l’occasion d’un premier contact avec la grande faune africaine : lions, léopards et guépards, girafes, zèbres, buffles et hippopotames. Le rhinocéros noir a été introduit récemment et seul l’éléphant est absent. Ce sont les ongulés qui sont les plus nombreux, impalas, gazelles de Thompson et de Grant, élands, kongonis et gnous. La présence des oiseaux est plus aléatoire, la période migratoire (mars-avril) et la saison des pluies sont les plus favorables. Deux ou trois couples de secrétaires sont résidents permanents, ainsi que des aigles, vautours et busards. Certains marabouts se comportent comme s’ils étaient des familiers des visiteurs. Pintades, francolins, touracos et oiseaux-mouches sont faciles à observer et les autruches sont nombreuses. Différentes espèces de Souï-mangas fréquentent le parc à l’époque de la floraison.

L’entrée principale du parc se trouve sur Langata Road. On peut consacrer à cette visite les heures de la fin de la journée, les plus propices à l’observation des animaux

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