Capitale européenne, nationale et régionale, Bruxelles présente de multiples facettes complémentaires. Des quartiers historiques aux quartiers populaires pleins d’ambiance, des quartiers administratifs aux quartiers commerçants, en passant par les nombreux quartiers résidentiels, la Bruxelles actuelle n’a plus qu’un lointain rapport avec la ville de jadis, dont le nom vient du terme franc « bruoscella », qui désignait un habitat situé au cœur des marais.

De l’Ilot-Sacré à la place Sainte-Catherine

Grand-Place
De 110 m de long et 68 de large, c’est le vrai cœur historique et géographique de la ville et la « plus belle place du monde » ! Théâtre de nombreuses manifestations (tapis de fleurs, Ommegang, marché de Noël, etc.), elle est le point de départ idéal pour découvrir la ville.

Hôtel de ville
Ouvert jeudi et vendredi de 9 h 30 à 17 h, dimanche de 10 h à 16 h. Entrée payante. Visites en français, du 1er avril au 30 septembre, le mardi et le mercredi à 14 h 30 et le dimanche à 11 h 30; du 1er octobre au 31 mars le mardi et le mercredi à 14 h 30. Visites guidées pour les groupes sur demande préalable. Tél. : 02 548 04 45 (réservation groupes) et 02 279 43 65.
C’est pour surpasser l’hôtel de ville brugeois que les Bruxellois bâtirent, entre 1402 et 1410, à l’emplacement d’un ancien édifice du XIIIe siècle, l’aile gauche de leur hôtel de ville. En 1444 s’ajouta l’aile droite. Cinq ans plus tard, l’architecte Jan Van Ruysbroeck donna son allure finale à l’ensemble. Dominée par un beffroi de pierre haut de 96 m, lui-même surmonté d’un Saint Michel terrassant le dragon, la façade est typique du style gothique flamboyant.
Plusieurs salles peuvent être visitées, telles que la salle du conseil, au sol marqueté et aux murs ornés de tapisseries anciennes, et la salle maximilienne, dont les tapisseries bruxelloises évoquent la vie de Clovis. Les salles voûtées accueillent de belles expositions thématiques.

Musée de la Ville de Bruxelles (maison du Roi)
Ouvert tlj du mardi au dimanche de 10 h à 17 h. Fermé le lundi, le 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre et le 25 décembre. Entrée payante. Tél.: 02 279 43 50.
Malgré son nom, aucun roi n’a habité cette maison, dont l’origine remonte au XIIIe siècle et qui servit de halle au pain (broodhuis), puis de bureau pour le receveur général du domaine de Brabant. C’est pour cette raison qu’elle s’appela alors maison du Duc. Lorsque le duc devint roi d’Espagne, la maison prit son nom actuel. Acquise par la ville en 1860, elle fut détruite en 1872 et reconstruite en style néo-gothique. Au rez-de-chaussée trônent des sculptures réalisées entre les XIVe et XVIIIe siècles, des peintures, des retables des XVe et XVIe siècles, des tapisseries, des porcelaines et de l’argenterie. Aux étages, des tableaux anciens évoquent l’évolution de la ville et l’histoire socio-culturelle locale.

Musée des Brasseurs belges
Ouvert tlj de 10 h à 17 h. Du 1er décembre au 31 mars, ouvert uniquement le week-end de 12 h à 17 h. Fermé les premiers mardi de chaque mois, de janvier à juin et de septembre à décembre. Entrée payante. Tél.: 02 511 49 87.
Installé dans l’ancienne maison de la corporation des Brasseurs, ce musée dévoile certains secrets qui font le succès des bières bruxelloises (faro, gueuze, kriek…).

’t Serclaes
La petite statue couchée représentant ’t Serclaes se niche sous une arcade sur le côté de la Maison du Cygne, l’un des restaurants les plus renommés de Bruxelles. Ancien chef des artisans de Bruxelles, Everard ’t Serclaes chassa le comte de Flandre, puis fut assassiné. Toucher le bras de sa statuette de bronze porte chance.

Ilot-Sacré
Il regroupe les rues et ruelles qui partent de la Grand-Place, les plus anciennes d’entre elles datant du Moyen Age. Comme en témoignent leurs noms, elles ont toujours eu une vocation commerçante : rue des Bouchers, rue au Beurre, rue des Harengs, rue Marché-aux-Herbes, rue Marché-au-Charbon… Voué à la restauration et au tourisme, l’Ilot-Sacré est un quartier d’ambiance.

Rue Marché-aux-Herbes
Située près de la Grand-Place, elle fut l’une des principales artères de cette partie de la ville. Elle cache, derrière les vitrines de ses nombreuses boutiques, quelques belles maisons dont certaines ont été construites juste après les bombardements de 1695, comme celles comprises entre les nos 82 à 84 ou 89 à 111.

Bruxelles hotel de ville © YannGar Photography

Bruxelles hotel de ville © YannGar Photography


La plus petite maison d’une grande place
Toutes les maisons de la Grand-Place portent un nom et ont une histoire. Le Pigeon a été la première résidence d’exil de Victor Hugo, la maison du Cygne accueillit de nombreuses réunions menées par Karl Marx, la maison des Boulangers (qui possède aujourd’hui le café le plus célèbre de l’endroit, Le Roi d’Espagne) fut dédiée à Charles II par cette corporation. Au n° 8, l’Etoile est la plus petite et l’une des plus anciennes de la Grand-Place. Bâtie au XIIIe siècle, elle devint cent ans plus tard la maison de l’Ammam, magistrat représentant le duc de Brabant en ville. Incendiée (1695), reconstruite et à nouveau détruite (1852), elle fut une nouvelle fois reconstruite en 1897. Il faut lever les yeux pour en admirer la façade : la maison se situe au-dessus de l’arcade qui abrite la statue de ’t Serclaes.

Suivez le guide !
Une balade en centre-ville rythmée par le bruit nostalgique des sabots : embarquement à bord d’une calèche qui, en saison, vous attend rue Charles-Buls, près de la Grand-Place.

Rue des Bouchers
Cette artère piétonne, le « ventre de Bruxelles », est bordée de restaurants qui ne méritent pas tous une halte gourmande ! Cependant, certains d’entre eux font partie du patrimoine gastronomique bruxellois. La plupart des commerces trouvent place dans des maisons à pignons, dont certaines datent du XVIIe siècle.

Galeries Saint-Hubert
Entre la rue des Bouchers et la rue Marché-aux-Herbes.
Inauguré en 1847 par Léopold Ier, c’est le premier et le plus élégant centre commercial d’Europe. Son architecte, Jean-Pierre Cluysenaar, a privilégié le style néo-Renaissance. Une belle verrière en voûte recouvre les deux parties principales séparées par la rue des Bouchers : la galerie du Roi et la galerie de la Reine. Plus discrète est la galerie du Prince, perpendiculaire à la galerie de la Reine. Dès le XIXe siècle, les boutiques de luxe y attirent la haute société et les gens de lettres : Alexandre Dumas, Victor Hugo… Les galeries Saint-Hubert restent très appréciées pour leurs boutiques, théâtre, cafés et restaurants.

Musée du Costume et de Dentelle de la Ville de Bruxelles
Rue de la Violette 4-12, tél.: 02 213 44 50. Ouvert tlj de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h, le week-end de 14 h à 17 h. Fermé le mercredi, les 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre, 25 décembre. Entrée payante.
Deux maisons à pignons du XVIIIe siècle abritent ce musée – l’un des plus spécifiquement bruxellois – voué à la dentelle, la broderie, la haute couture et le costume. A Bruxelles, l’art du textile de luxe remonte au XIIe siècle. On trouve ici d’importantes collections couvrant une période allant du XVIIe au XXe siècle.

Woltje, le plus célèbre « ketje » de Bruxelles
Si l’une des pièces vedettes du Théâtre royal de Toone est Le Mariage de mademoiselle Beulemans (pièce délirante et typiquement bruxelloise écrite en 1901 par Fonson et Wicheler), le héros fétiche de ce théâtre « pas comme les autres » reste l’effronté Woltje, authentique ketje de Bruxelles. Peut-être même le dernier. Un garnement. Un vrai gavroche dont l’esprit de repartie, l’espièglerie et la malice incarnent le caractère parfois un peu frondeur des derniers authentiques Bruxellois. Le soir, au dernier étage de la taverne, sur la scène du théâtre, Woltje se déchaîne. Avec lui, le spectateur doit faire face à une succession ininterrompue de jeux de mots, de reparties à l’emporte-pièce et de réflexions aussi lucides qu’irrévérencieuses vis-à-vis de tout ce qui peut représenter l’ordre établi. Ce n’est pas toujours très fin ou subtil, mais cela fait toujours rire. De ce bon rire franc et tonitruant qu’affectionnent généralement les vrais Brusseleer. La vérité sort de la bouche des enfants, et Woltje n’a jamais sa langue dans sa poche.

Théâtre royal de Toone et musée du Théâtre
Petite-Rue des Bouchers 21, impasse Schuddeveld 6, tél.: 02 511 71 37 (estaminet) et 02 217 27 53 (musée). Estaminet ouvert tlj sauf lundi de 12 h à minuit, fermé du 1er au 31 janvier. Musée accessible sur demande pour visites guidées. Entrée payante. Accès libre au musée pour les spectateurs lors des entractes. 
Une institution ! Une vieille bâtisse de 1696 abrite le dernier théâtre de marionnettes de Bruxelles, dirigé par le pittoresque José Géal – Toone VII -, qui perpétue une tradition remontant à son aïeul Antoine (dit Toone) Genty. C’était en 1830. Une étape incontournable à Bruxelles, surtout si l’on veut se familiariser avec le patois local (le « bruxellois »), dont l’accent typique et savoureux est connu à travers le monde. Même si l’on ne comprend pas tout, les rires fusent !
Le musée attenant présente une jolie collection de marionnettes des XIXe et XXe siècles, des affiches du XIXe siècle et des marionnettes traditionnelles belges, françaises et siciliennes. Une bibliothèque est consacrée aux ouvrages traitant des marionnettes du monde entier. Pour l’ambiance bruxelloise, prendre un verre à l’estaminet ne manque jamais de charme.

Manneken-Pis
Angle de la rue de l’Etuve et de la rue du Chêne.
Il fait moins de 60 cm de haut, mais c’est le Bruxellois le plus célèbre : Manneken-Pis est ce petit garçon en train d’uriner sous les yeux des visiteurs, dont la garde-robe compte 654 costumes que l’on sort en certaines occasions. On ne sait pas ce qui, en 1619, a inspiré la création de cette statuette – peut-être le besoin du quartier en eau potable. Une autre version veut que son geste très naturel ait éteint la mèche enflammée d’une bombe qui devait exploser sur la Grand-Place. La statue présentée n’est pas l’originale, qui n’existe plus. Cette dernière, en bronze, a subi plusieurs tentatives de vol avant d’être détruite par un ancien forçat, Antoine Licas.

Suivez le guide !
Après Manneken-Pis, découvrez sa petite sœur Jeanneke-Pis. Malicieuse mais pudique, elle a trouvé place au bout de la rue des Bouchers, dans l’impasse de la Fidélité.

Place de Brouckère
Elle doit la plupart de ses bâtiments à l’architecte français Jean-Baptiste Mosnier, comme l’atteste l’utilisation de la pierre, très prisée en France à cette époque (1872). Certains d’entre eux ont conservé toute leur aura. Aujourd’hui bruyante et envahie par les voitures, la place n’a plus rien de ses fastes d’antan.

Rue Neuve
Depuis le XIXe siècle, c’est le rendez-vous privilégié des Bruxellois pour leurs achats. Cette longue rue piétonne bordée de magasins accueille l’un des grands complexes commerciaux de la ville : City 2. Moins huppée qu’auparavant, elle propose des articles à prix modérés et attire un public populaire.

Bourse
Rue Henri-Maus 2. Visite extérieure uniquement; fermée au public.
Edifiée entre 1867 et 1873 par Léon Suys dans le style palladien sur l’ancien site d’un couvent de récollets, elle présente une façade assez grandiloquente ornée de sculptures, dont certaines signées Auguste Rodin. Elle était censée représenter la prospérité de la Belgique au XIXe siècle. Certaines parties du bâtiment (comme la salle des marchés) sont ouvertes au public.

Théâtre royal de la Monnaie
Place de la Monnaie, tél.: 02 229 13 72. Ouvert le samedi (sauf férié) à 12 h. Fermé juillet et août. Entrée payante. Visite guidée uniquement sur demande écrite.
Construit sur le site d’un ancien hôtel des monnaies (XVe siècle), il a été détruit par un incendie en 1855. Seuls le fronton et la façade ont échappé aux flammes. L’architecte Joseph Poelaert a alors conçu un nouveau bâtiment, rénové vers 1980.
Historiquement, le lieu a son importance : le 25 août 1830, la première de l’opéra « La Muette de Portici » y donne le signal de manifestations qui préludent à la révolution de 1830. Aujourd’hui, le théâtre joue un rôle culturel de premier plan et sa scène conserve une réputation mondiale.

Eglise Saint-Nicolas
Rue au Beurre 1. Ouvert en semaine de 8 h à 18 h 30, samedi de 9 h à 18 h, dimanche et jours fériés de 9 h à 19 h 30. Pas de visite pendant les offices religieux. Entrée libre.
Fondée entre les XIe et XIIe siècles par les marchands en l’honneur de leur saint patron, cette église gothique porte les traces de nombreuses rénovations, conséquences de bombardements (1695) et d’un effondrement du clocher (1714). A l’intérieur, les autels et boiseries baroques méritent le coup d’œil, de même que les stalles du chœur (1381), ornées de blasons illustrant la vie de saint Nicolas. A voir aussi, La Vierge et l’Enfant endormi de Rubens.

Eglise Saint-Jean-Baptiste-au-Béguinage
Place du Béguinage. Ouverte du mardi au samedi de 10 h à 17 h et le dimanche de 10 h à 20 h. Fermée le lundi.
Joliment habillée de pierre, elle a été consacrée dès 1676 et fut mise au service de la plus ancienne communauté de béguines du pays. Les petites maisons alentour, dont certaines abritent des commerces de luxe, ont accueilli jusqu’à 1 200 béguines. La nef baroque ornée de chérubins ailés, les confessionnaux sculptés de figures allégoriques, l’abside avec sa belle statue baroque en bois de saint Jean-Baptiste et la chaire (1757) sont remarquables.

Eglise Sainte-Catherine
Place Sainte-Catherine. Ouvert tlj de 8 h 30 à 17 h 30, sauf dimanche après-midi. Entrée libre.
C’est à Joseph Poelaert que l’on doit la version actuelle de cette église, bâtie entre 1854 et 1859. La seule trace du bâtiment d’origine est la tour baroque de 1629. Depuis le XIIIe siècle, le site est consacré à sainte Catherine, ce que confirme un tableau exposé à l’intérieur de l’église. Autres pièces remarquables : une chaire flamande, deux tombeaux impressionnants et une Madone noire du XIVe siècle.

Place Sainte-Catherine
Elle accueillait jadis le plus grand marché aux poissons de Bruxelles et reste le meilleur endroit de la ville pour déguster, dans les nombreux restaurants qui la bordent, poissons, crustacés et plateaux de fruits de mer, à des prix toutefois assez prohibitifs. La place a été pavée en 1870, lorsque l’on a recouvert le bassin qui s’avançait jusqu’au pied de l’église.