Au nord du pays, le très vaste Bassin amazonien bolivien représente l’occasion idéale de faire un séjour dans cette forêt de légende. L’Amazonie est un monde où les frontières perdent leur sens. Des milliers d’espèces animales et végétales y vivent dans leur habitat naturel. Plusieurs réserves ont été mises en place pour préserver ces richesses, dont de nombreuses espèces en voie de disparition. Quelques groupes humains, plus ou moins occidentalisés, vivent encore dans la forêt. Des villes, enfin, rythment cette jungle, parfois sans accès par la route. Pêche, canoë, promenades, observation de la nature et relaxation sont au programme.

Chapare 
La région de Chapare, au sud du Bassin amazonien, est la principale productrice de coca de Bolivie. L’écotourisme est une des solutions d’avenir privilégiées par le gouvernement bolivien pour se substituer à cette activité économique. On pourra effectuer de belles promenades à partir de Villa Tunari, petit village tropical situé sur la route reliant Santa Cruz à Cochabamba, et visiter l’atypique petit parc Machía. Deux parcs nationaux ont été créés dans la région : Isiboro-Sécure, où vivent les ethnies trinitaria et yuracaré, et surtout l’intéressant Carrasco. Ce dernier, créé en 1988, couvre 622 000 ha et protège l’habitat des principaux pensionnaires de la forêt amazonienne.

Rurrenabaque 
A l’ouest du Bassin amazonien, sur le río Beni.
Rurrenabaque est une petite ville accueillante située au pied des montagnes et à l’orée de la forêt. Ses couleurs changeantes sont un enchantement. Très fréquentée par les touristes, « Rurre » est une porte ouverte sur les merveilles de l’Amazonie bolivienne. C’est le point de départ d’innombrables promenades à la découverte de sa flore et de sa faune. Deux types d’écosystèmes sont accessibles de la ville, pour des excursions de plusieurs jours. Dans la pampa, la végétation basse permet d’observer plus facilement les animaux (caïmans, anacondas, piranhas, toucans…). Dans la jungle, les animaux sont plus cachés mais la végétation dense et les sons de la forêt créent une ambiance fascinante.

Reserva biosférica del Beni 
Au nord-ouest de San Ignacio de Moxos. Entrée payante.
Créée en 1982 et reconnue en 1986 par l’Unesco, cette réserve est consacrée à la préservation de la faune, de la flore, mais aussi de l’environnement de tribus qui y vivent, essentiellement des Chimanes. On pourra observer plus de 100 espèces de mammifères (jaguars, singes, loutres…), 500 sortes d’oiseaux, voire quelques caïmans. Cette réserve est également un centre de recherche ornithologique. L’argent versé à l’entrée du parc alimentera notamment des projets réalisés en collaboration avec les Indiens chimanes.

San Ignacio de Moxos 
A 90 km à l’ouest de Trinidad.
Bourgade sympathique, San Ignacio de Moxos fut fondée à la fin du XVIIe siècle par les missionnaires jésuites, grands colonisateurs de cette partie du pays. Elle demeure une ville marginale du fait des fortes traditions ancrées chez ses habitants qui parlent un dialecte unique appelé localement ignaciano. La bourgade s’anime chaque 31 juillet : les Indiens des nombreuses ethnies de la région viennent rendre hommage à San Ignacio de Loyola dans une démonstration captivante de folklore amazonien.

Amazônia © Daniel Zanini H.

Amazônia © Daniel Zanini H.

Trinidad 
Capitale du département du Béni fondée en 1687 et centre névralgique du Bassin amazonien avec ses 80 000 habitants, Trinidad est une ville agréable malgré son climat tropical chaud et humide. On pourra en apprécier la cathédrale, terminée en 1931 après la démolition de l’église coloniale. Le dimanche, en fin d’après-midi, les amateurs d’insolite s’installeront sur la place centrale, investie par de nombreuses motos qui viennent y faire des tours. Plusieurs sites permettent de visiter la forêt, de pêcher ou de faire du canoë. A 5 km se trouve Laguna Suarez, une lagune artificielle construite avant l’arrivée des Espagnols. Un peu plus loin, citons Puerto Ballivian, à 9 km, ou Loma Suarez à 12 km. Santuario Chuchini, à 14 km, est une petite oasis qui propose quelques intéressantes trouvailles archéologiques.

Parque nacional Noel Kempff Mercado 
Entrée payante.
Un peu isolé au nord-est de la Bolivie, ce parc est un des plus beaux d’Amérique du Sud. S’étendant sur plus d’1,5 million d’ha, avec des altitudes variant de 200 à 1 000 m, il compte 5 écosystèmes différents, de la forêt vierge à la savane. Les paysages proposés sont grandioses : jungle, rivières, cascades spectaculaires… Plus de 130 espèces de mammifères (jaguar, singe-araignée, singe hurleur, tapir, loutre…), 600 espèces d’oiseaux et 70 de reptiles (dont le caïman noir) s’y côtoient, dont certaines menacées d’extinction. Avec 4 000 variétés de plantes, la flore y est tout aussi extraordinaire.

Le trafic de cocaïne 
La Bolivie est réputée pour sa production illégale de cocaïne, qui aurait représenté plus de la moitié de ses revenus pendant un temps ! Si la feuille de coca est consommée traditionnellement par les Indiens pour ses nombreuses vertus curatives, on estime que 95 % de la production locale est destinée à la fabrication de cocaïne. Les Etats-Unis appuient militairement et financièrement le gouvernement bolivien dans sa lutte contre ce fléau, avec un certain succès depuis une quinzaine d’années. Le problème est que les cultivateurs de coca n’ont généralement pas d’alternative pour vivre. Il faut donc proposer des solutions de remplacement, comme la culture d’autres produits agricoles et l’écotourisme, embryonnaire mais considéré comme un pôle de développement porteur.

Cobija 
Située au nord-ouest de la Bolivie, tout près du Brésil et du Pérou, la capitale du département de Pando fut fondée au début du XXe siècle au moment du boom du caoutchouc. Celui-ci terminé, la ville a longtemps paru devoir rendre son terrain à la forêt. Des investissements étrangers ont finalement assuré sa pérennité. La ville, qui compte aujourd’hui 15 000 habitants, subit d’abondantes précipitations. De nombreuses promenades sont possibles à partir de la ville qui permettront d’observer une végétation luxuriante. Pêche et chasse sont également proposées. Dans Cobija même, on remarquera les bâtiments anciens en bois et l’allée de palmiers près de la place centrale. De nombreuses boutiques vendent des produits bon marché dans cette zone « duty free » qui attire les Brésiliens comme les Péruviens.

L’Est 

L’Est bolivien constitue une nouvelle facette de l’attrayante variété touristique du pays. Avec Santa Cruz, le poumon économique de la nation, mais surtout avec le circuit des Missions jésuites, les ruines pré-incas de Samaipata ou le parc Amboró, le plus vaste d’Amérique latine. C’est dans cette zone que Che Guevara fut capturé et tué en 1967.

Santa Cruz 
Deuxième ville de Bolivie par sa population, Santa Cruz en est devenue le pôle économique au cours des années 1990. Santa Cruz est très différente des villes de l’Altiplano bolivien, avec plus de richesses, plus d’animation, sans doute moins de charme. Les habitants sont réputés plus joviaux, peut-être en raison d’un climat très clément. La ville est organisée en anneaux concentriques ; le premier, autour de la plaza 24 de Septiembre, contient la plupart des entreprises, restaurants et hôtels. Santa Cruz a cependant plus à offrir au touriste dans le domaine des sorties nocturnes que des visites culturelles.

Plaza 24 de Septiembre 
Comme souvent en Amérique latine, la place centrale est très agréable. Elle est bordée par la préfecture, la casa de la cultura et la cathédrale. Cette dernière, reconstruite en 1845, abrite un musée proposant une belle collection de reliquaires provenant des missions jésuites avoisinantes (Entrée payante).

Suivez le guide ! 
Installez-vous sur un banc de la plaza 24 de Septiembre, regardez les arbres et armez-vous de patience : des paresseux y ont élu domicile !

Parque El Arenal y Museo etno-folklórico 
A l’angle de Beni avec Cuéllar. Musée ouvert en semaine de 9 h à 12 h et de 15 h à 18 h. Entrée payante.
Les locaux aiment à se détendre dans ce parc où un bas-relief du fameux artiste bolivien Lorgio Vaca décrit Santa Cruz à travers les âges. Le Museo etno-folklórico expose des objets issus des cultures des basses terres.

Parque zoológico 
Au bout de la Libertad. Ouvert tlj de 9 h à 19 h 30. Entrée payante.
Ce zoo propose une belle collection de mammifères, oiseaux et reptiles d’Amérique du Sud, dont un certain nombre d’espèces en danger. De nombreux animaux vivent en semi-liberté.

Samaipata 
A 120 km de Santa Cruz.
A 1 650 m d’altitude, ce petit village est un lieu idéal pour se relaxer au milieu de paysages enchanteurs. La température est agréable et de nombreuses excursions sont possibles dans la région, pour profiter des montagnes et visiter les villages avoisinants. Mais l’attraction principale réside dans les ruines pré-incas d’El Fuerte.

El Fuerte 
A 10 km de Samaipata. Ouvert tlj de 9 h à 17 h. Entrée payante.
Comme souvent, on sait très peu de chose sur cet imposant ensemble, qui pourrait dater de 1 500 av. J.-C. De très nombreux édifices ont été mis au jour et il en reste encore beaucoup à découvrir. On n’en voit cependant pas grand-chose. L’endroit fut probablement un centre cérémoniel, au moins pour sa partie principale, impressionnante avec ses 100 m en pierre sculptée et ses bas-reliefs zoomorphes.

Parque nacional Amboró 
Entrée payante.
Ce parc exceptionnel de 500 000 ha se situe au confluent des Andes, du nord du Chaco et du Bassin amazonien. Le visiteur aura ainsi la chance d’observer une faune et une flore très diversifiées : jaguars, loutres, cerfs, diverses espèces de singes, tapirs, nombreux oiseaux et insectes. La randonnée le long du río Macuñu est la plus populaire.

Misiones Jesuítas 
Églises ouvertes tlj de 7 h à 20 h 30. Entrée libre.
A l’est de Santa Cruz, le circuit des Missions jésuites constitue un atout majeur du tourisme bolivien. Sept villages créés au XVIIIe siècle témoignent de l’activisme des missionnaires dans cette région. Les extraordinaires églises qui subsistent de ces missions en constituent le principal attrait. Six d’entre elles ont été restaurées à la fin du XXe siècle et celle de San Ignacio de Velasco a été reconstruite. Le circuit des Missions jésuites appartient aujourd’hui au Patrimoine mondial de l’humanité.

Le père Martín Schmidt 
Le père jésuite Martín Schmidt est une figure de l’histoire des missions boliviennes. Né en 1694, il s’élança vers le Nouveau Monde en 1728. Son voyage le mena en Argentine puis au Paraguay, avant qu’il ne s’installe dans la région de Santa Cruz. Ce grand bâtisseur définit les grandes lignes architecturales des missions de la région. Très actif, il enseigna également la musique aux Indiens et fabriqua à cet effet différents instruments, allant jusqu’à construire lui-même des orgues ! Il composa des œuvres religieuses dont certaines sont encore jouées aujourd’hui. Il est enfin l’auteur d’un dictionnaire espagnol-chiquitano. Expulsé comme tous les jésuites par décret du roi d’Espagne en 1767, il mourut en Suisse en 1772.

San Javier 
La plus ancienne mission de la région fut fondée en 1692. Dans l’église, un bas-relief de l’autel montre le père Schmidt jouant de la musique avec son chœur indien.

Concepción
L’église, qui date de 1753, souffre d’une restauration trop chargée. Le campanile en face de l’église contient les cloches d’époque.

San Ignacio de Velasco 
Remplaçant une construction des années 1950, un nouvel édifice est en cours d’achèvement, dans l’esprit de l’original de 1748. Il contient l’autel et les piliers de bois d’époque.

Santa Ana de Velasco 
Cette charmante église fut fondée en 1755, mais achevée après le départ des Jésuites.

San Miguel de Velasco 
Ne manquez pas les fresques de la façade extérieure, ainsi que les arches et les chapiteaux sculptés, à l’intérieur, peintures, sculptures et un autel travaillé à la feuille d’or.

San Rafael de Velasco 
L’intérieur de cette église de 1748 est superbe, avec ses peintures et sculptures sur bois originales. Remarquer les peintures à thématique musicale près de l’entrée.

San José de Chiquitos 
Cette mission doit son nom aux Indiens chiquitanos, habitants de la région au moment de la Conquête. La magnifique église de pierre date pour partie de 1754.

Chaco
Couvrant une grande partie du Sud-Est bolivien, à cheval sur l’Uruguay et l’Argentine, le Chaco est une gigantesque étendue de plaines à la végétation basse. La population y est très rare. Le grand intérêt de cette région réside dans sa flore et sa vie animale, avec de nombreuses espèces en voie de disparition. On verra notamment le village central de Villamontes, un des points les plus chauds du pays, le canyon del Pilcomayo, qui contient les rafraîchissantes chutes d’eau d’El Chorro Grande, et le parque nacional Aguaragüe, qui permet d’observer de nombreux mammifères.

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