Egypte, Alexandrie, le souk Atarine : quartier des antiquaires

Egypte, Alexandrie, le souk Atarine : quartier des antiquaires

Coutumes et traditions

Une des traditions encore visible concerne l’habillement le Keffieh et la galabieh. Les peintures sur les maisons des paysans indiquent que le pèlerinage à La Mecque a été accompli.

Artisanat d’Egypte

Ancien Empire (2700 à 2200 av. J.-C.)

Nous devons à cette période le Sphinx, les mastabas (tombes de dignitaires) et les pyramides de Djoser (dites à degrés, à Saqqara), ainsi que de Khéops, Khéphren et Mykérinos. Ces monuments reflètent une monarchie absolue de droit divin ; sépultures gigantesques pour les rois, nécropoles à l’image de la Cour. En architecture, la ligne droite et pure prédomine ; le relief caractérise la décoration des mastabas.

Les arts antiques égyptiens

Ancien Empire (2700 à 2200 av. J.-C.)

Nous devons à cette période le Sphinx, les mastabas (tombes de dignitaires) et les pyramides de Djoser (dites à degrés, à Saqqara), ainsi que de Khéops, Khéphren et Mykérinos. Ces monuments reflètent une monarchie absolue de droit divin ; sépultures gigantesques pour les rois, nécropoles à l’image de la Cour. En architecture, la ligne droite et pure prédomine ; le relief caractérise la décoration des mastabas.

Moyen Empire (2040 à 1782 av. J.-C.)

La sobriété domine cette époque ; elle se reflète dans l’architecture par des lignes pures et nettement marquées : le kiosque (reposoir) de Sésostris Ier à Karnak ; le Labyrinthe du Fayoum, le temple de Montouhotep à Thèbes, les tombes de Beni Hassan et d’Assouan. Les sculptures prennent des formes délicates, plus subtiles et plus plaisantes. La statuaire atteint un véritable classicisme.

Le Sphinx

Le Sphinx

Nouvel Empire (1552 à 945 av. J.-C.)

Les temples révélant la grandeur et la splendeur de cette époque sont souvent à une échelle monumentale : temple d’Amon à Karnak, temples de Louxor, Médinet Habou, Deir el-Bahari ; les hypogées souterrains de la nécropole thébaine, ainsi que la cité royale de Tell El-Amarna. Les sculptures sont couvertes de hiéroglyphes. L’art oscille perpétuellement entre l’idéalisme froid et le rendu de la vie, jusqu’à la mièvrerie. L’art amarnien dépasse ce débat et traduit une vie intérieure intense.

Basse Époque et Époque gréco-romaine (à partir de 672 av. J.-C.)

Conflit entre l’art ancien et les tendances nouvelles ; on essaie de rajeunir le vieux style. Influence progressive des ‘recs, des Romains : les temples d’Horus à Edfou, d’Hathor à Dendera et d’Isis sur l’île de Philae sont ptolémaïco-romains. La sculpture reproduit d’une façon plus minutieuse les modèles.

Caractéristiques de l’art Antique

Les piliers et les colonnes ont beaucoup d’importance et sont caractéristiques de l’architecture égyptienne. Le pilier de forme carrée se trouve partout dans les temples et les tombes de l’Ancien Empire ; au début ses surfaces sont lisses, plus tard elles sont couvertes d’ornements et d’inscriptions. La colonne, parfois octogonale, prend souvent la forme d’une plante avec base et chapiteau sous un abaque carré, supportant les architraves et les dalles du plafond. Les plantes du pays, le lotus et le papyrus, sont représentées de différentes manières, les chapiteaux formant les boutons de leurs fleurs, ouverts ou fermés. Les fûts reproduisent une tige ou un faisceau. 
Les temples de l’Ancien Empire et du Moyen Empire ont été fort mal conservés, mais ceux du Nouvel Empire et de l’Époque ptolémaïque, bien que beaucoup plus grands donnent une idée des édifices originaux. Des images et des inscriptions décorent les surfaces figurant parfois les exploits du souverain à la guerre ou à l’intérieur des édifices montrant le roi, seul véritable prêtre, dans l’accomplissement du culte. De monumentales portes en briques en forme de tours, semblables à une forteresse, appelées pylônes, constituent l’entrée principale du temple. 
Les obélisques, pylônes, colonnes, plafonds et murs portent les titulatures des pharaons et décrivent le rituel. 
Les tombes de l’Ancien Empire sont construites en brique ou en pierre calcaire ; ces mastabas, à l’origine simples pièces rectangulaires deviennent plus vastes, comprenant chambres et couloirs. La vie du mort y est racontée par des gravures murales, des statues et des inscriptions. Le cercueil est placé au fond d’un puits vertical bien au-dessous de la chapelle funéraire.
La pyramide s’est développée à partir du mastaba. Plusieurs mastabas placés l’un au-dessus de l’autre forment la « pyramide à degrés » de Saqqarah ; les côtés se coupant obliquement pour former des arêtes en ligne droite qui se rencontrent au sommet définissant ainsi une pyramide. Le sarcophage reposait dans une chambre funéraire au milieu de la pyramide. Cette forme architecturale resta en usage jusqu’à la fin du Moyen Empire. À partir de la XVIII e dynastie, les souverains firent creuser leurs tombes dans le roc de la Vallée des Rois à l’ouest de Thèbes. Les parois des chambres et couloirs sont richement ornées d’inscriptions et de peintures aux couleurs brillantes. La noblesse se mit à imiter les rois, ce qui explique l’existence d’une vaste nécropole sur la rive ouest du Nil. 
Croyance dans une vie d’outre-tombe. Cette conviction nous permet de comprendre clairement l’art des Égyptiens. Pour eux, la mort n’était qu’une transition vers une vie future similaire à la vie terrestre. Ceci explique la momification des morts et la présence d’offrandes, de statues, d’images et d’inscriptions dans leurs tombes, ainsi que les nombreuses statuettes destinées à servir le mort. En effet, ce dernier ne devait pas manquer dans l’au-delà de ce qui lui était nécessaire pendant sa vie. 
Dans les peintures et les bas-relief, les dimensions du dessin varient suivant l’importance du personnage. Les détails sont reproduits aussi fidèlement que possible, mais sans tenir compte de la perspective réelle amenant une distorsion des personnages ; les teintes sont plates et le dégradé est évité.

Louxor - Colonnes

Louxor – Colonnes

L’essentiel des mots courants dans l’art égyptien antique

  • Abaque : bloc rectangulaire placé au sommet d’un chapiteau
  • Architrave : bloc de pierre allongé reliant des colonnes entre elles ou une colonne et un mur.
  • Canope : vase de pierre ou de terre, à couvercle en forme de tête humaine, dans lequel on entreposait les viscères lors de l’embaumement.
  • Cartouche : nom du pharaon inscrit à l’intérieur d’un espace ovale, à partir de la IVe dynastie.
  • Cénotaphe : tombeau n’abritant pas le défunt.
  • Colonne hathorique : le fût est surmonté d’un chapiteau qui reproduit le sistre, instrument de musique lié au culte d’Hathor comme à Dendera.
  • Colonne lotiforme : le fût est surmonté d’une fleur de lotus serrée ou épanouie, aux pétales séparés par un bouton (exemple au temple de Louxor).
  • Colonne papyriforme : le fût est étranglé après sa base, le chapiteau est fermé. De cette colonne dérivent deux nouveaux types : la colonne à chapiteau en forme de fleur ouverte (campaniforme : les nervures du fût disparaissent) et la colonne « monostyle » qui ne comporte aucun fascicule, ni sur le fût ni dans le chapiteau, très souvent représentée à Karnak.
  • Déambulatoire : promenoir couvert, à colonnes, placé autour des temples et des mammisi.
  • Dromos : chemin des dieux, allée de sphinx conduisant au temple (exemple au temple de Karnak).
  • Hypogée : tombe rupestre consistant en un couloir ou une série de pièces s’enfonçant en légère déclivité et se terminant en un puits vertical plongeant jusqu’au caveau (exemple à Assouan).
  • Mammisi : monument où se déroulait le mystère annuel du dieu fils, c’est le temple de l’enfantement comme au temple de Dendera.
  • Naos : sanctuaire, ou « Saint des Saints », d’un temple divin.
  • Nécropole : zone de sépultures, exemple à la nécropole de Thèbes.
  • Nèmes : coiffure funéraire de toile empesée que portaient les momies et les statues des rois défunts.
  • Obélisque : bloc monolithique souvent en granit rose, dressé et surmonté d’un pyramidion pouvant être orné. Les obélisques étaient des symboles solaires, qui s’élevaient par paire à l’extérieur des temples.
  • Ostracon (au pluriel ostraca) : débris de poterie ou éclat de calcaire que le dessinateur utilisait pour faire une esquisse, le papyrus étant très rare.
  • Ouchebti (ou Chaouabti) : figurines déposées dans les tombes, chargées d’exécuter les corvées qui incombaient dans l’au-delà. Les tombes en contenaient généralement trois cent soixante-cinq (une pour chaque jour). Elles furent à l’origine en bois puis en terre cuite émaillée.
  • Pilier osiriaque : statue monolithe, formant bloc avec le pilier, représentant la figure du roi avec la forme, le costume et les attributs d’Osiris.
  • Pronaos : chambre devant le sanctuaire d’un temple, précède souvent la salle hypostyle.
  • Pylône : mur massif et monumental de l’entrée d’un temple. Les parois étaient inclinées et les coins complétés par des tores. Ils étaient généralement construits en dernier.
  • Pyramide : monument à base quadrangulaire et à quatre faces triangulaires qui servait de tombeau aux pharaons et aux nobles.
  • Serdab : pièce close à l’intérieur d’une pyramide contenant la statue du défunt.
  • Stèle : dalle de pierre (ou de bois) portant des textes, des bas-reliefs ou des peintures. Des stèles commémoratives ou votives étaient placées dans les temples (nombreuses aux musées du Caire et de Louxor).
  • Talatat : petits blocs de calcaire trouvés dans les temples d’Aménophis IV (Akhenaton) et réutilisés dans plusieurs sites (trente mille à Karnak). Un mur reconstitué de Talatat éparpillés se trouve au musée de Louxor.
  • Temple funéraire : temple accolé aux pyramides ; sous la Ve dynastie, on double ce temple d’un temple solaire.
  • Tombes rupestres : Tombeaux creusés à flanc de montagne comme dans la Vallée des Rois à Thèbes.
  • Tore : bande à section semi-circulaire constituant le coin d’un mur en pierre ou la bordure d’une stèle. Certains tores ressemblent à des faisceaux de roseaux entourés d’une lanière, ce qui démontre qu’ils dérivent de structures en matériaux périssables.
  • Uræus : cobra dressé sur le front ou sur la couronne du pharaon. Le cobra est associé à la déesse Ouadjet ou au soleil par son oeil. Il était considéré comme symbole de destruction, devait protéger le pharaon et crachait du feu.
  • Voûtes : la voûte « en voussoir » est constituée de pierres taillées en coin, qui s’appuient les unes sur les autres et dont la plus élevée est la clef de voûte. La voûte en encorbellement, en briques, est faite de saillies successives, de façon à ce qu’elles se rejoignent au sommet de la voûte.

Les hiéroglyphes

Louxor - Colonnes

Louxor – Colonnes

Les Égyptiens n’ont pas inventé l’écriture. Auparavant, les Sumériens, vers le IV e millénaire avant notre ère en Mésopotamie, dans l’Iraq actuel, avaient trouvé le moyen d’imprimer sur des tablettes d’argile des encoches pour leurs chiffres, afin d’avoir le nombre exact des denrées stockées. À la différence des Mésopotamiens, limités par leurs coches dans la glaise, les Égyptiens écrivaient 700 à 800 signes. Ainsi, une haie de roseaux représentait un jardin ; un lotus dressé, une colonne ; un canard associé à un boomerang devenait la chasse ; la vache allaitant son veau exprimait l’idée de se réjouir… 
Mais cette écriture évolua : ainsi de hiéroglyphique, la graphie se simplifia le scribe écrira ce que lui dictait son supérieur, ce sera l’écriture hiératique. Plus tard, dans les villes et villages, l’écriture se démocratisa en se simplifiant encore et devint alors démotique.
Champollion déchiffre les hiéroglyphes Au IV e siècle de notre ère, la civilisation pharaonique s’éteignit sans conserver le secret de son écriture. Quinze siècles plus tard, Champollion, un jeune élève du collège de ‘renoble, originaire de Figeac, extrêmement doué (il connaît le latin, le grec, l’hébreu, la Bible à l’âge de douze ans !) apprend le copte et l’arabe car il a décidé de déchiffrer les hiéroglyphes. À dix-huit ans, il étudie le texte de la copie de la pierre de Rosette (l’original est toujours à Londres). L’Anglais Young avait fait de même mais se découragea très vite. 
Arrive alors, à Londres, une pierre portant le nom de Cléopâtre : Champollion en reçoit une copie et constate que le nom de la reine et celui de « Ptolémée » lu sur la pierre de Rosette ont des sons et des signes communs. Champollion retrouve les signes de base. Il réussit à prononcer les idéogrammes en s’aidant de la langue copte qu’il connaît bien. Il retrouve ainsi le nom de « Ramsès » sachant qu’il y a un M et deux S soit « Mses », « fils de », il se souvient du mot copte « soleil » en voyant le disque, relevé par le signe « être unique », ce qui lui donne le « Ra » de Ramsès. Le « puzzle » était reconstitué. Épuisé de travail, Champollion meurt en 1832, à l’âge de 42 ans. Il a tout de même pu visiter, au prix de grosses difficultés, les temples ensablés dont il avait tant rêvé.

L’art copte

L’art copte est un art populaire, celui du peuple sous la domination romaine puis byzantine. Après la conquête arabe, cette population se réduira progressivement au fil des conversions à l’islam.
Dès la fin des persécutions romaines, le christianisme donne naissance, en Égypte à une civilisation originale, artistique et littéraire. Jusqu’au VII e siècle, l’art copte connaît son âge d’or. Interrompu par l’arrivée des Arabes (641), il revit trois siècles plus tard ; mais à partir du XII e siècle, il recule puis disparaît.
L’art copte appartient à la vallée du Nil. Dès ses débuts, il se distingue comme une curieuse interprétation d’éléments hellénistiques. Au IV e siècle de notre ère, apparaît en effet un art « précopte » encore païen, venu de la Bactriane et dérivé de modèles grecs. Il se développe ensuite dans les églises et les monastères par une architecture dérivée des temples pharaoniques ; les motifs, rosaces, tresses, entrelacs végétaux ou bandes géométriques entièrement colorés de rose, de vert ou de jaune, détachent leurs contours sur un fond de couleur sombre. Les absides abritent de petites fresques aux couleurs chaudes figurant les apôtres et le Christ en majesté. Les murs sont couverts de peintures, scènes bibliques, saints à cheval, moines et patriarches, encadrés par un dessin géométrique. 
Ainsi, cet art copte développe, à sa façon, le décor peint et sculpté. Héritier des portraitistes gréco-égyptiens du Fayoum et d’Antinoë, il excelle dans une forme de portrait synthétique qui encadre les absides ; mais il préfère à la sculpture du visage humain, entrelacer les rinceaux de feuillages stylisés jusqu’à l’abstraction. Les panneaux des sarcophages avec leurs médaillons donnent des bandeaux ou des linteaux ; les méandres des sols en mosaïque passent par les frises et les caissons des plafonds, en d’étroites bordures, courent sur les murs. Si ces tendances sont moins marquées dans l’art profane des tissus, « gobelins multicolores d’Antinoë et d’Achmim », elles se développent dans les stèles funéraires de haute Égypte où tous les éléments décoratifs architecturaux se résument en un décor synthétique.
Modifié par l’invasion arabe et l’islamisation progressive du pays, l’architecture est transformée ; les coupoles remplacent les toitures de bois et des éléments d’origine persane s’introduisent dans le décor. Aux X e et XII e siècles, les monastères prennent l’aspect de forteresses médiévales pourvues de donjons carrés. C’est l’âge des grandes bibliothèques et des manuscrits enluminés dont les reliures de cuir travaillé inspireront les reliures musulmanes. Sous les vizirs arméniens (1174-1163 environ), les monastères parviendront à une extraordinaire beauté : peinture, mosaïque, art des jardins et des vergers… 
Avec Saladin (1169), sonne le glas de l’art copte. Seule la peinture continue à vivre, et encore grâce à des étrangers, Arméniens, ‘recs, Éthiopiens, qui adaptent les sujets coptes à leur style. Les icônes portatives se développent pour aboutir au XVIII e siècle, aux oeuvres originales de Jean l’Arménien ou d’Ibrahim le Scribe, qui décorent les pittoresques églises du Vieux-Caire. 
Principaux sites coptes en Egypte Le Caire : les églises du Vieux-Caire (St-Serge, Ste-Barbara), le musée copte (trente salles passionnantes). Wadi Natroun : quatre couvents coptes. Mer Rouge : monastère Saint-Antoine-le-Grand et monastère Saint-Paul-le-Thébain. Assouan : monastère Saint-Siméon.

L’art musulman en Egypte

Par l’intermédiaire des Nabatéens dont ils reçurent l’écriture, les Arabes connurent l’architecture à travers l’art romain. Le point de départ est une mosquée de conception très simple comprenant une enceinte et quelques parties couvertes. Byzance et la Perse influenceront plus tard, l’art musulman dans son ensemble.

Période primitive : apparition du principe des éléments décoratifs : supports, arc ogival, arabesque, entrelacs, inscription koufique. L’ornementation reste indécise (ex : mosquée Ibn Touloun au Caire).

Période fatimide : introduction des éléments constitutifs de la façade : portail en forme de niches stalactites. La transition du carré au cercle dans les coupoles se fait par une niche. Le minaret reste à un état rudimentaire (ex. : mosquée El-Azhar au Caire).

Vallée des rois- tombe - Fresque - Couloir

Vallée des rois- tombe – Fresque – Couloir

Période ayyoubide : la mosquée se transforme avec l’apparition d’un plan cruciforme ; la façade se resserre et devient une partie distincte de l’édifice. Emploi de la coupole comme couverture des édifices funéraires (ex. : mosquée Al-Hakim au Caire).

Période des Mamelouks : 
1- Époque de transition s’arrêtant en 1281. Le minaret est pour la première fois construit en pierres de taille (ex. : monuments du Sultan Qalaoun). 
2- Époque faste (de 1272 à 1430). Grande unité de style. Le portail gagne en profondeur, la niche est ornée à grand renfort de stalactites. Les fenêtres sont placées dans de larges rainures peu profondes. Le minaret prend une importance de plus en plus grande, il se compose d’étages en retrait les uns par rapport aux autres, chacun ayant une galerie supportée par des corniches à stalactites. L’étage supérieur est couronné d’un bulbe (ex. : mosquée Méhémet Ali au Caire). 
3- Époque minime. La mosquée est ramenée à des proportions si réduites qu’il est facile de « coiffer » la cour centrale. Le tombeau cesse d’être incorporé à la mosquée pour devenir un édifice isolé. On accumule les ornements sur la façade de la mosquée et sur le minaret (ex. : mosquée de l’émir Kidjams El-Ishaki au Caire). 
4- Période turque avec à ses débuts, deux courants : les Mamelouks, indigènes, et les envahisseurs turcs. Ces derniers importent leurs formes traditionnelles imprégnées d’esprit byzantin. Apparaît la mosquée à coupole centrale. Le minaret devient plus fin, revêtu d’un capuchon conique. L’arabesque remplace les ornements végétaux. Le placage et la mosaïque de marbres polychromes sont remplacés par les carreaux de faïence comme à la mosquée El-Mouayed au Caire.

Période ottomane. L’art perd son inspiration. La mosquée de Méhémet Ali pourrait bien orner une place d’Istanbul. Dans les palais du Caire et d’Alexandrie se répand un style mi-classique, mi-baroque avec un caractère souvent pompeux et emphatique. Plus tard, viendront s’ajouter des détails italianisants, anglo-saxons ou francisés, exemple, le palais Montazah à Alexandrie.

L’art nouveau en Égypte. À la fin du XIX e siècle, si l’Europe découvre l’Égypte, l’inverse est également vrai avec Méhémet Ali (1769-1849) qui veut moderniser son pays. Un nouveau style architectural inspiré de l’Art nouveau supplante, au Caire et à Alexandrie, l’architecture fatimide traditionnelle. C’est le cas de l’hôtel Cecil (à Alexandrie), de l’hôtel Cosmopolitan et du salon de thé ‘roppi au Caire. À la même époque en France, Émile Gallé s’inspirera des formes pharaoniques.

Grammaire de l’art décoratif musulman

  • Armes : aux XIII e et XIV e siècles, la fabrication des armes du Caire et de Damas, était renommée. Damas surtout, était célèbre pour ses lames d’épées. Les poignards en forme de pioche servaient à trouer les cottes de mailles.
  • Bijouterie : les Persans sont les inventeurs des émaux cloisonnés. Bracelets, colliers, boucles d’oreilles, diadèmes étaient en argent ou en or, avec des ornements géométriques.
  • Bois : on le retrouve à travers les chaises, les fauteuils, les tables basses, les clôtures grillagées, les portes, les auvents, les balustrades, les fenêtres et les moucharabieh.
  • Calligraphie : elle est issue des inscriptions coraniques. L’écriture coufique est la prédominance de lignes droites, verticales et horizontales, dans un style constituant une écriture large. L’écriture cursive, au contraire, est formée de lignes courbes, d’une largeur inégale.
  • Céramique : les mosaïques et les carreaux de faïence émaillée sont un des principaux attraits du décor des monuments islamiques. Le bleu (couleur de deuil) est prédominant, le mélange cuivre-argent donne des reflets jaunes dorés.
  • Cuir : L’industrie du cuir la plus ancienne est celle du harnachement. Puis viennent la fabrication de sacoches, de sachets à poudre, cartouchières, babouches, coussins. La reliure accompagne les manuscrits anciens et les Corans.
  • La damasquinerie, technique d’orfèvrerie qui consiste à incruster des fils d’or ou d’argent dans une rainure creusée au burin est encore pratiquée aujourd’hui.
  • Etoffes : Étaient fabriquées à Damiette et à Alexandrie des étoffes brodées d’or avec pour motifs, les paysages d’Arabie, les aspects de la Mecque, des paons faisant la roue…
  • Le verre : il est surtout destiné aux lampes de mosquées ornées d’un décor épigraphiques en caractères d’émail même si des flacons et des bouteilles existent.

Les dieux égyptiens

  • Amon* : dieu de Thèbes. Représenté sous forme humaine ou parfois avec une tête de bélier. Avec Mout, son épouse, et Khonsou, son fils, ils forment une triade divine.
  • Anubis** : dieu funéraire qui procède à l’embaumement d’Osiris et surveille la momification des mortels. Il est représenté en chien couché (chacal) et protège alors les tombeaux ; ou à tête de chien. Il est noir.
  • Aton* : disque solaire. Il devient unique sous le règne d’Akhenaton. Il distribue la vie au moyen de ses rayons terminés par des mains. On le vénère à ciel ouvert.
  • Atoum* : dieu d’Héliopolis représenté sous forme humaine. Il symbolise le soleil couchant.
  • Bastet* : déesse à tête de chatte ou de lionne. Elle fut vénérée dans le Delta à Bubastis (Zagazig).
  • Bes** : monstre nain grimaçant, protecteur des femmes enceintes.
  • Geb* : appartient au collège divin créé par Atoum, à Héliopolis. Il représente la terre dont le ciel Nout, fut séparé par Chou. Représenté sous forme humaine.
  • Hapy** : dieu Nil sous la forme d’un personnage aux mamelles pendantes. Depuis sa caverne près d’Assouan, il lance la crue du fleuve, source de vie.
  • Harpocrate** : fils d’Osiris et Isis. Enfant nu, avec une tresse de cheveux et un doigt sur la bouche.
  • Harsaphes* : dieu à tête de bélier ou bélier. Très lié à Rê, Osiris et Amon.
  • Hathor* : déesse à cornes de vache ou à tête de vache. Déesse de l’amour et de l’ivresse, de la joie, de la musique. Elle a pour emblème le sistre (instrument de musique). Les Grecs l’assimilaient à Aphrodite.
  • Horus* : faucon ou à tête de faucon. Dieu du ciel à double couronne. Fils d’Isis et Osiris. Ennemi de Seth.
  • Imhotep** : fonctionnaire déifié de Djoser. Patron des scribes, guérisseur, sage et magicien. Fils de Ptah et Khredou et architecte de génie.
  • Isis** : épouse et soeur d’Osiris. Déesse maternelle ou « Grande Mère universelle ». Porte le hiéroglyphe de son nom sur sa tête. Son culte fut maintenu sous l’Empire romain.
  • Khnoum* : bélier ou à tête de bélier. Il modèle les hommes sur un tour de potier. Gardien des sources du Nil.
  • Khonsou* : fils de Amon et Mout. Représenté comme un homme à tête de faucon ou comme un enfant, crâne rasé, avec une tresse sur le côté.
  • Maat** : fille de Rê. Incarne la vérité et la justice sous la forme d’une femme assise portant une plume d’autruche sur la tête. Préside à l’ordre universel.
  • Min* : dieu à deux hautes plumes, momiforme et ithiphallique. Dieu de la fécondation et des routes du désert.
  • Montou* : faucon ou à tête de faucon. Dieu guerrier avec disque solaire et deux plumes.
  • Mout* : déesse vautour. Épouse d’Amon et mère de Khonsou.
  • Neith* : divinité du Delta, représentée sous la forme d’une femme portant la couronne de la basse Égypte.
  • Nekhabet* : déesse-vautour, protectrice de la haute Égypte.
  • Nephthys** : soeur d’Osiris, Isis et Seth. Parfois, elle est la mère d’Anubis. Porte une petite maison sur sa coiffure.
  • Nout** : divinité du ciel. Soeur et épouse de Geb (la terre). Représentée sous la forme d’une femme courbée au-dessus de la terre qu’elle touche de ses mains et de ses pieds, alors que le soleil se déplace sur son corps.
  • Osiris** : dieu des morts représenté sous la forme d’un roi momifié, enveloppé dans un linceul et coiffé de la couronne blanche. C’est le plus populaire des dieux.
  • Ouadjet (Outo)* : déesse-cobra, protectrice de la basse Égypte.
  • Ptah* : créateur du monde par la pensée et le verbe. Représenté sous une forme humaine momifiée. Constituait une triade divine avec Sekhmet et Nefertoum, son fils.
  • Rê* : dieu solaire avec un disque solaire sur une tête de faucon. Il voyage le jour dans le ciel et la nuit sur une barque.
  • Sekhmet* : déesse guerrière à tête de lionne. Vénérée souvent à l’entrée du désert.
  • Seth* : représenté comme protecteur à la proue de la barque solaire. Homme à tête d’animal à longues oreilles et à museau recourbé. Assimilé au dieu syrien Baal.
  • Sobek* : crocodile ou à tête de crocodile.
  • Taoueret** : mélange d’hippopotame et de femme, à pattes de lion et queue de crocodile. Protège les femmes enceintes.
  • Thot* : à tête d’ibis, porte les instruments du scribe. Peut être représenté sous forme de babouin. Inventeur de l’écriture, des chiffres, il est le patron du savoir. Les Grecs l’assimilèrent à Hermès.

* dieu local. ** dieu universel.

Masque

Masque funéraire

La momification

L’art de l’embaumement était moins une oeuvre de médecin ou d’artisan que surtout une série d’actes rituels à la signification religieuse et magique. La momification pouvait durer 70 jours. Des prêtres se chargeaient de ce travail et récitaient en même temps prières et litanies. Le traitement subi par le cadavre était si soigné que celui-ci pouvait se conserver durant des millénaires. Au début, la momification était réservée aux rois et aux personnes de sang royal. Mais bientôt elle fut en faveur auprès du peuple tout entier et devint une technique de plus en plus complexe et raffinée. Au Nouvel Empire, elle atteignit son plus haut niveau de perfection et fut entourée de la plus grande pompe possible. L’exemple de Toutânkhamon est révélateur à cet égard. 
G râce à leurs pratiques, à l’origine rituelle, les embaumeurs de l’Ancienne Égypte ont atteint une connaissance relativement approfondie de l’anatomie des viscères et de leur place dans le corps, ce qui a rejailli sur les écrits médicaux de l’époque. 
L’embaumeur commençait son travail en vidant le crâne du défunt. Un crochet était introduit par les narines, qui traversait la base de la calotte crânienne et pénétrait dans la masse du cerveau qui était alors mis en pièces par des mouvements rotatifs et retiré de son enveloppe par le nez. Puis c’était la partie inférieure du corps qui devait être vidée grâce à une ouverture faite sur le côté. Les embaumeurs ouvraient le ventre et retiraient tous les viscères. Ceux-ci étaient ensuite nettoyés avec du vin de palme, puis ils étaient enveloppés de longues bandelettes et déposés dans des vases appelés canopes. Le coeur était soit laissé dans le corps, soit remplacé par un « grand scarabée de coeur » couvert d’incantations. Le coeur avait évidemment une grande importance pour la réanimation et des formules magiques devaient aider à assurer sa conservation, telle que celle-ci : « Isis parle ainsi ; à toi appartient ton coeur ; il restera pour toujours et à jamais à sa place ; il ne pourra jamais être dérobé dans l’au-delà ». Après ces opérations, la nouvelle phase consistait à bourrer la cavité ventrale et la poitrine avec des lambeaux de lin qu’on avait fait macérer dans des aromates, de la résine et du natron. L’incision latérale et les ouvertures du visage (nez, bouche, etc.) étaient bouchées avec de la cire fondue. 
Désormais pouvait commencer le processus le plus important, la dessiccation, qui seule pouvait vraiment garantir la conservation du corps. On plaçait les corps dans de grandes cuves pleines de natron, de telle sorte que seule la tête émergeait encore. Après cette opération, le corps était sorti de son bain de natron et lavé avec des huiles odorantes. Enfin les momies étaient enveloppées dans des bandelettes faites dans des tissus de lin, qui avaient souvent plus de cent mètres de longueur. On bandait d’abord les doigts, les mains et les pieds d’une manière spéciale, puis le reste du corps. Un pectoral pouvait orner la poitrine et un masque mortuaire couvrir le visage tel celui de Toutânkhamon. 
Les formules qui accompagnaient les rites de l’embaumement étaient ainsi conçues : « Tu vis à nouveau, tu es désormais à nouveau doué de vie éternellement, tu es à nouveau jeune éternellement ». Souvent les restes de bandelettes, les vases qui avaient contenu les huiles et les essences étaient rassemblés et déposés dans un coin de la chambre funéraire.

Akhenaton et Néfertiti : les époux du soleil

En 1358 avant notre ère, au milieu d’un cirque naturel de montagnes, surgit la « cité du soleil » édifiée par Akhenaton ; il n’en reste que quelques débris épars aux reliefs martelés. Lorsque Aménophis IV monte sur le trône, l’Égypte s’étend de l’Euphrate au Soudan, le pays est riche, la capitale Thèbes, au zénith de sa gloire, avec pour dieu unique Amon-Rê, duquel le pharaon tient sa force ; le clergé est devenu puissant.
À douze ans, Aménophis IV épouse une petite princesse mitannienne (Haute-Mésopotamie), Néfertiti ; elle est très belle et après le mariage d’État, vient l’amour. Leur règne commence en 1364, le couronnement du pharaon ne se fait pas à Thèbes, mais à Hermonthis, « Héliopolis du Sud ». Le nouveau maître de l’Égypte prend ses distances avec le clergé, et à la sixième année de son règne, à l’idée d’une religion de « type ouvert », change de nom pour s’appeler Akhenaton « agréable à Aton ». Avec Néfertiti, il fait construire une nouvelle cité à la gloire d’Aton, avec un superbe temple différent des édifices égyptiens traditionnels aux salles sombres et secrètes. À Tell El-Amarna, toutes les salles sont à ciel ouvert, le peuple d’Égypte peut y pénétrer librement, tout est fait pour favoriser l’harmonie entre le ciel et la terre. Le souverain est devenu un maître spirituel, proche de ses disciples. Le couple amoureux (ils auront six filles) s’embrasse sur les bas-reliefs, ce qui ne s’était jamais fait, comme est choquant le fait de prendre des étrangers parmi les nouveaux dignitaires. 
Mais ce désir de paix universelle n’empêche pas la lutte aux frontières, principalement en Phénicie. Akhenaton va devenir très vite l’« hérétique ». En l’an 15 du règne, Néfertiti disparaît des inscriptions, le pharaon meurt dans des conditions mystérieuses à l’âge de trente ans, quelques années après. 
Le nouveau pharaon, est son second gendre, Toutânkhaton, les prêtres de Thèbes s’empressent de le faire couronner sous le nom de Toutânkhamon ; il a neuf ans, il mourra à dix-huit ans. 
Au Musée égyptien du Caire (et au Louvre), les statues du style dit « amarnien » se présentent déformées, elles n’obéissent pas à des critères de ressemblance mais à un symbole : le pharaon, aux larges hanches, est à la fois père et mère des êtres vivants. Par contre l’immense beauté de Néfertiti se retrouve sur l’admirable buste du musée de Berlin, car elle aussi sera défigurée sur les stèles d’Amarna.

La vie quotidienne dans un temple égyptien

Hiéroglyphes

Hiéroglyphes

En parcourant la vallée du Nil, lors de la visite des grands temples, ceux-ci nous paraissent bien tristes à travers leur grisaille archéologique. Il n’en était pas de même à l’Époque pharaonique où le temple divin était rutilant de polychromie, d’oriflammes, d’obélisques à pointes d’or. Chaque temple comportait un nombre important de prêtres qui devaient assurer chaque jour un cérémonial au rite immuable, sans la moindre participation du peuple. Le rôle du temple était avant tout de protéger toute la Création contre les forces du chaos qui avaient précédé l’organisation de l’Univers. 
Ainsi le temple n’était pas une maison de prière (rien de commun avec le rite musulman ou chrétien) mais un édifice fonctionnel, une image réduite du monde. Le plafond constellé d’étoiles représentait le ciel ; les scènes rituelles ornant les murs symbolisaient les devoirs du Pharaon à ses dieux ; la forêt de colonnes végétales, l’image de la terre féconde. 
Tous les matins, au lever du soleil, le prêtre purifié, entrait dans le sanctuaire, brisait le sceau d’argile qui garantissait la fermeture du naos, le sanctuaire, faisait apparaître l’image de la divinité et lui récitait des hymnes d’adoration. Le dieu ou la déesse était ensuite lavé, encensé, habillé, parfumé, on lui offrait les offrandes qui étaient consumées par le feu. On purifiait à nouveau la divinité, avec l’eau et le térébinthe ; on refermait le naos et le prêtre effaçait la trace impure de ses pieds en sortant.
Au Nouvel Empire, le temple comportait trois sections : une cour à portique à laquelle les fidèles avaient accès à l’occasion de fêtes ou de jubilés ; une salle hypostyle pour les grandes cérémonies et enfin, le sanctuaire où seuls certains prêtres et le Pharaon (pour certains événements exceptionnels) pouvaient pénétrer. Le peuple pouvait communiquer avec son dieu en déposant dans la cour du temple une petite stèle, sorte d’ex-voto, point de communication entre le monde inférieur et le monde terrestre. Quelques constructions annexes complétaient l’édifice : le lac sacré (car le soleil, à l’aube du monde était sorti des eaux initiales) ; la « maison de vie » (ateliers de scribes, médecins, artistes et décorateurs) véritable centre de culture sacerdotale ; des locaux d’habitation pour le personnel religieux ; un mammisi (lieu de la naissance du dieu-fils) ; des ateliers et des magasins. Si le temple était en bordure du Nil, un petit quai était prévu pour l’abordage de la barque sacrée du dieu. Parfois, le temple était précédé d’une allée de sphinx.

Le chat et les Egyptiens

Le chat domestique apparaît en 2100 avant notre ère. Si le chat est dédié au Soleil et à Osiris, la chatte appartient à la Lune et à Isis ; mais les deux ont très vite été assimilés au sphinx pour son aspect mystérieux. Son habitude de dormir des journées entières, roulé en boule, fit du chat un modèle de méditation. De plus, les Égyptiens comparèrent les variations de sa pupille aux différentes phases de la lune. Dans le Livre des Morts, le chat est désigné sous le nom de Matou lorsqu’il combat le serpent, symbole des forces néfastes, au pied de l’arbre sacré. Plus tard, les Grecs ignorèrent les chats ; quant aux chrétiens, ils virent dans le chat une manifestation de la sorcellerie.

 

 

 

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