Un artisanat de qualité contrôlé 

Ramener des souvenirs fait partie intégrante de tout voyage à l’étranger. Au Sénégal, il est aisé de sacrifier à cette habitude car à l’aéroport, au marché, chez les antiquaires de Dakar mais aussi dans les grands hôtels, boutiques et échoppes abondent. 

De plus, en ville ou à la terrasse d’un café, le visiteur étranger est très souvent sollicité par des petits marchands ambulants, les fameux bana-bana sénégalais, qui proposent des copies de masques africains traditionnels, des colliers de coquillages, des fausses vraies pépites d’or et de nombreux objets en ivoire (en réalité en ivoirine, matériau de synthèse imitant l’ivoire). 

Dakar et Ziguinchor sont dotés de centres artisanaux lancés par les pouvoirs publics et dont les prix et la qualité de fabrication sont contrôlés. Aux centres de Soumbedioune (corniche ouest de Dakar) et de Ziguinchor, en Casamance, les objets artisanaux les plus répandus sont : – des instruments de musique traditionnels (xylophones, balafons, harpes, koras, tam-tams, etc.), – des bijoux d’or et d’argent filigranés : broches, bagues, bracelets, colliers, – des tissages : nappes, boubous, dessus-de-lit, – de la maroquinerie : ceintures, portefeuilles, sacs de dames, porte-documents et sacoches en peau de bœuf, de chèvre, de serpent, de crocodile ou d’autruche, – des sculptures sur bois (copies de statuettes et de masques anciens), – des bronzes à la cire perdue : masques, statuettes, jeux d’échec, – de la vannerie et de la poterie traditionnelles. 

Antiquaires et artisans sénégalais 

La rue Mohamed-V de Dakar compte les meilleurs antiquaires du pays. Ils vendent des masques, des statuettes anciennes, des poids à peser l’or, des fixés sous verre anciens, etc. La plupart des peintres exposent dans les galeries de la capitale et notamment avenue Georges-Pompidou. Les plus cotés des anciens, comme Iba Ndiaye, vivent et exposent à Paris. En revanche, des peintres de la nouvelle génération, comme Jacob Yacouba, ont leur atelier à Saint-Louis. Dans le quartier de la Médina, à Dakar, des brodeurs confectionnent des boubous d’apparat pour les hommes, notamment en utilisant des tissus comme le bazin. Assez onéreuses sont les célèbres tapisseries de Thiès dont les cartons ont été dessinés par les meilleurs peintres du Sénégal (Boubacar Goudiaby, Bocar, Diong, Traoré Mouké, Ansoumana Diedhou, Amidou Sall, Diatta Seck, Bakary Dieme ou Daouda Diouck). 
Une bonne partie de ces tapisseries représentent la flore et la faune tropicales ainsi que des scènes empruntées à l’histoire des anciens royaumes sénégalais (bureau commercial des manufactures de Thiès : 38, boulevard de la République). 

Toujours à Thiès de jolies et amusantes peintures sur verre, souvent inspirées de la vie d’Amadou Bamba, le fondateur du mouridisme, se révèlent moins coûteuses. A Diourbel, près de Touba, toute une dynastie d’artisans, les Diop, perpétue la tradition du bronze à la cire perdue. Leurs statues représentent les guerriers et les souverains des anciens royaumes sénégalais comme le Cayor. A Gorée, les poupées de collection – signares et autres élégantes sénégalaises – sont remarquables. Les beaux pagnes teints à l’indigo sont une spécialité des Wolofs de la région de Saint-Louis. Grâce au procédé du nouage, les teinturières obtiennent de somptueux effets décoratifs. 

Les séjours au Sénégal sont particulièrement propices au démarrage d’une collection de coquillages. Il est possible de ramasser ou d’acheter aux pêcheurs de beaux cymbium qui servaient autrefois de trompes (proboscidale, marbré, « groin de porc », neptune). Très décoratifs, ces gros coquillages à l’intérieur rose saumon servent également de cendrier. Les Sénégalais l’utilisent aussi pour sa chair : le mollusque fermenté (le yet) est un condiment pour la cuisine. 
Outre le centre artisanal de Ziguinchor, la Casamance possède des points de vente d’artisanat disséminés dans toute la région, en particulier les marchés villageois qui proposent une belle vannerie diola (nattes, paniers, vans, etc.), de la poterie (gargoulettes, figurines humaines de la potière Seyni Camara en vente au marché de Bignona) et des tissages mandjak.

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