
Oasis – Anti-Atlas © gatos.rojos
Revenu sur l’itinéraire principal, il reste 104 km jusqu’à Tiznit. Pour Tafraoute prenez à droite au carrefour de Tiznit, la 7074. Après avoir traversé une steppe aride au relief de collines, on atteint les premiers contreforts de l’Anti-Atlas. La route s’engage dans un défilé planté d’arganiers et s’élève, offrant un panorama étendu sur la région de Tiznit. Après Tighmi, spécialisé dans la production de plats à tajines en terre cuite, la route grimpe jusqu’au col du Kerdous (1 100 m). Possibilité de halte à l’hôtel situé sur un piton que contourne la route et qui offre depuis sa terrasse une vue magnifique. Après la traversée d’un plateau ponctué de villages aux maisons roses caractéristiques de l’Anti-Atlas, la route s’engage dans une gorge où poussent de nombreux amandiers puis serpente entre des vallées jusqu’à Tafraoute à 198 km.
Tafraoute
C’est sans doute en février qu’il faudrait venir à Tafraoute, à l’époque de l’éphémère floraison des amandiers. Ce petit village à 1 200 m d’altitude se trouve au c’ur d’une étrange et ravissante vallée de l’Anti-Atlas, encadrée par un cirque de montagnes de granit rose. Tout autour, des chaos rocheux contrastent avec la parure exotique des palmeraies qui abritent des plantations d’amandiers et d’oliviers. Ce village de montagne, blotti autour de la mosquée est resté authentique, avec ses ruelles calmes sur lesquelles s’ouvrent de petites boutiques. La spécialité de Tafraoute est la fabrication artisanale de babouches. En cuir, de couleurs vives (rouge, jaune ou verte), brodées ou ornées de pompons, elles sont en forme de chaussures ou de bottes adaptées à la montagne. La fête des amandiers en février, au moment de leur floraison, attire de nombreux montagnards des environs et crée une animation colorée. La vallée de Tafraoute est habitée par la tribu des Ammeln, Berbères parlant le chleuh, réputés pour leurs aptitudes commerciales. On retrouve ses membres dans la plupart des villes et villages du Maroc, installés dans de minuscules épiceries. Après avoir amassé un petit pécule, ils retournent au pays et se font construire des maisons spacieuses reconnaissables à leur crépi rose tout neuf. Ceux qui n’émigrent pas sont agriculteurs et cultivent orge et amandiers. Les femmes souvent chargées des corvées de bois, d’eau et de fourrage font aussi paître les troupeaux de chèvres noires. Il est conseillé de passer au moins une soirée à Tafraoute pour assister au coucher du soleil qui embrase le crépi rose foncé des maisons du village. Si l’hôtel des Amandiers est complet, ce qui est fréquent en haute saison, vous pouvez loger au Tafraoute, petit hôtel sans confort, mais propre et accueillant. Le restaurant de l’hôtel des Amandiers est une excellente table.
Excursions autour de Tafraoute
Agard Oudad est accessible à 3 km au sud par une mauvaise route goudronnée, la 7075. Ce petit hameau est blotti au pied d’un amas de roches rouges que les habitants ont baptisé, en raison de sa forme, « le doigt ». En continuant, on atteint, 5 km plus loin par une piste à l’accès signalisé, les rochers peints du désert. En 1985, l’artiste belge Jean Verame badigeonna de bleu et de rouge rochers et parois. Adaï à 3 km à l’ouest sur la route de Tiznit, est un petit village aux ruelles en pente bordées de maisons qui semblent littéralement accrochées à la montagne. Il est facilement identifiable avec son minaret rose pâle. La Vallée des Ammeln à 3 km au nord de Tafraoute par la route S 509. Le paysage change brusquement et on découvre la superbe barrière du Jebel Lekst (2 359 m) dont l’arête abrupte domine les villages construits à flanc de montagne. En prenant à gauche en direction de Had Tahala (22 km), on suit le cours de la vallée des Ammeln, particulièrement fertile avec ses vergers et ses plantations d’oliviers et d’amandiers irrigués par des oueds descendus de la montagne. Oumesnat sur la route d’Agadir S509, à 10 km de Tafraoute. Se garer au centre du village où, après avoir traversé des jardins, vous pouvez monter jusqu’à la maison traditionnelle, aménagée par une famille qui a patiemment rassemblé des objets d’art et tradition populaire. La cuisine, la pièce à vivre, le moulin à huile, la bergerie ont été reconstitués. Pensez à laisser quelques dirhams au jeune homme qui assure la visite guidée. La région offre de nombreuses possibilités de randonnées à pied et mérite que l’on y séjourne plusieurs jours. Restée très agreste et authentique, elle permet de rencontrer une population berbère fidèle à sa culture. Les femmes participent activement aux travaux des champs, drapées dans leur costume traditionnel, bleu pour les jeunes filles et noir pour les femmes mariées mais toujours rehaussé d’un galon coloré. Certaines portent aussi de lourds bijoux d’argent qui représentent leur patrimoine personnel. Le retour vers Agadir par Aït Baha (143 km) se fait par une bonne route goudronnée très sinueuse et souvent étroite. Cet itinéraire recommandé traverse des régions où de splendides paysages sauvages alternent avec des zones de cultures en terrasses. Sortir de Tafraoute par la S 509 qui suit la vallée des Ammeln. A 7 km, elle traverse le village d’Ousmesnat. Après 42 km et le village de Tioulit, vous pourrez remarquer sur la gauche un magnifique éperon boisé qui forme le village-forteresse d’Imouzgane. A 82 km, on atteint Aît Baha centre administratif sans intérêt particulier. La route suit l’Anti-Atlas et pénètre dans la plaine du Sous. Après 130 km, à Aît Melloul jonction avec la grande route qui relie Taroudant à Agadir.

Anti-Atlas – Campement nomade © gatos.rojos