Elles sont neuf îles volcaniques surgies en plein Atlantique, à 1 300 km de Lisbonne.
Des îles jardins où se mêlent le noir du basalte et l’éblouissante floraison des hortensias, azalées et camélias, des églises baroques et des lacs de cratère, des pics perdus dans les nuages et des côtes déchiquetées par le vent du large.
Une destination insolite, au cœur d’une nature grandiose encore ignorée des foules et préservée de toutes les pollutions.
São Miguel
C’est la plus grande île des Açores (75 km sur 16) et la plus peuplée (150 000 habitants sur 245 000).
Elle offre un panorama à peu près complet des richesses naturelles de l’archipel : des lacs d’un bleu outremer nichés au fond d’anciens cratères, des fumerolles jaillissant de grandioses champs de lave, des routes bordées d’hortensias sinuant à travers d’irréels camaïeux de verts.
Et une capitale pleine de charme et de vie, Ponta Delgada.
Ponta Delgada
Principale ville des Açores (64 500 habitants), elle abrite les organismes régionaux les plus importants de l’archipel, ainsi qu’une université très active.
Ponta Delgada est une cité chargée d’histoire, aux larges perspectives, riche en monuments anciens.
Une journée suffit à peine pour découvrir son vaste front de mer où s’alignent grands hôtels, terrasses de cafés et boutiques à la mode, ses petites rues au carré pavées de mosaïques de galets noirs et blancs, et surtout ses églises.
Petit tour des églises
Toutes de style baroque, elles présentent des frontons, portails et piliers de basalte foncé qui se détachent sur des façades d’une blancheur éblouissante. Ce sont les plus beaux ornements de la ville.
Notamment São Pedro(Largo Dunn), à l’intérieur entièrement peint et décoré de bois dorés, perchée au-dessus du front de mer ; la cathédrale São Sebastião(Praça da República), au superbe porche manuélin du XVIe siècle ; la monumentale église franciscaine São José(Praça 5 de Outubro), l’une des plus grandes des Açores et l’une des plus richement décorées, qui se dresse sur la même place que la plus riche et la plus émouvante de toutes, celle du Convento da Esperança.
Convento da Esperança
Praça 5 de Outubro. Ouvert tlj de 7 h à 17 h 30. Entrée libre.
Treize sœurs de l’ordre de Marie Immaculée y entretiennent avec ferveur le culte du fameux Cristo dos Milagres, le Christ des Miracles.
Son église paroissiale resplendit de dorures. A l’exception des « azulejos » du XVIIIe siècle qui bordent la nef, tout est recouvert d’or, le plafond à caissons comme les statues de saints et les folies baroques du chœur.
Mais c’est le trésor, dont l’entrée se trouve sur l’autre face du bâtiment, qui abrite la vraie merveille : la statue du Cristo dos Milagres.
Museu Carlos Machado
Rua João Moreira. Ouvert du mardi au vendredi de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30, le week-end uniquement l’après-midi. Entrée payante.
Installé dans un ancien couvent, c’est le Musée ethnographique le plus complet des Açores.
Depuis la reconstitution avec mannequins d’un ancien intérieur paysan jusqu’à des scènes de chasse à la baleine (encore qu’on ne l’ait jamais pratiquée à São Miguel), des figurines de crèche évoquant la vie locale et des souvenirs d’émigrants du début du XXe siècle.
Egalement quelques tableaux religieux de peintres açoriens du XVIe siècle.
Un christ couvert de pierreries
Le trésor du Convento da Esperança s’atteint par l’Avenida Roberto Ivens, sur la façade ouest du couvent.
Outre de fort beaux objets de culte, il abrite essentiellement la statue du Christ des Miracles (Cristo dos Milagres), offerte au XVIe siècle par le pape Paul III à des religieuses venues à Rome demander l’autorisation de créer un nouveau couvent : un Ecce Homo couronné, visage douloureux, sceptre en main, drapé dans des vêtements brodés d’or et de pierres précieuses offertes par différents rois du Portugal et par de grands seigneurs.
Chaque année, le cinquième dimanche après Pâques, il ouvre la procession de Santo Cristo, qui réunit notamment de nombreux émigrés revenus spécialement de l’étranger. Accessible de 17 h 30 à 18 h 30 uniquement, sauf samedi, dimanche et jours de fêtes religieuses.
Jardim Antonio Borges
Rua Antonio Borges. Ouvert tlj de 9 h à 17 h. Entrée libre.
A 5 min du centre-ville, un parc municipal très vallonné où prendre le frais.
Superbes arbres tropicaux, notamment un figuier élastique d’origine indienne, dont les racines, vertes de lichens, s’étalent en corolle à une dizaine de mètres du tronc principal.
Lac et vallée de Furnas
C’est l’attraction numéro un de São Miguel, la balade la plus riche en paysages et en découvertes de toutes natures.
On peut atteindre Furnas en 1 h environ en passant par la côte nord et revenir ensuite par la côte sud. Mais on a de multiples occasions de flâner.
Ribeira Grande
Première étape après 18 km de voie rapide, cette petite ville très animée, autrefois grand centre de la filature du lin et de la laine, garde de nombreuses traces de son ancienne prospérité. Notamment le Solar de São Vicente, ancien palais converti en une intéressante maison de la culture (Casa da Cultura) présentant de beauxazulejos et évocations de la vie rurale, et Nossa Senhora de Estrela, superbe église baroque dressée au sommet d’un escalier monumental.
On y vient de tout l’archipel pour admirer ses centaines de figurines représentant des scènes de la Bible, modelées au XIXe siècle par une sœur clarisse dans un mélange de farine de riz et de gomme arabique.
Plantations de thé
Depuis Ribeira Grande, la route serpente à travers des pâturages descendant en pentes douces vers les falaises de la côte nord, puis à travers des plantations de thé.
D’abord la dernière née, celle de Porto Formoso (à 8 km à l’est de Ribeira Grande), dont on peut visiter l’usine et tester les différentes qualités (ouvert tous les jours de la semaine sauf à l’heure des repas. Entrée libre).
Un peu plus loin, dominant le village de Maia(à 20 km environ de Ribeira Grande), les théiers de Gorreana moutonnent au fil des collines. Fondée en 1878 par deux Chinois, c’est cette plantation qui a donné le goût du chá aux habitants de l’île.
Là aussi, on peut déguster et découvrir des arômes peu familiersaux habituels buveurs de thé de Chine et de Ceylan, nature du terrain et microclimat obligent (dégustations de 10 h à 12 h 30 et de 14 h 30 à 17 h 30).
Suivez le guide !
Il suffit de passer à pied sous l’arche centrale des portes de Ponta Delgada, Praça Gonçalo Velho Cabral, pour obtenir la réalisation de tous ses vœux. Beaucoup le croient. Et en donnent des preuves.
Lagoa das Furnas
A 46 km à l’est de Ponta Delgada.
La route pique vers l’intérieur et parvient au miradouro du Pico de Ferro. A ses pieds s’étend le lac, niché dans une ancienne caldeira, cirque de 6 km de diamètre produit par l’explosion d’un gigantesque volcan il y a environ quatorze mille ans.
Descendu au bord du lac, à 250 m d’altitude, on découvre, creusés dans une vasteplaque de lave, une série de trous cimentés dans lesquels les habitants plongent des marmites hermétiquement fermées.
Le fameux cozido, sorte de pot-au-feu local, cuit ainsi pendant 7 h à la chaleur de fumerolles sèches dépassant les 100 °C.
Un peu partout, des jets de vapeur riches en soufre, bore, silicate, fer et arsenic s’échappent du sol brûlant. Le dernier tremblement de terre, qui a détruit la première capitale de l’île, Vila Franca do Campo, date de 1532, la dernière éruption de 1630. On est ici au cœur d’une zone volcanique, en perpétuel contact avec le feu souterrain.
Furnas
A 4 km du Lagoa das Furnas.
Cette coquette petite ville exploite désormais intensément l’activité volcanique de la région. Un centre thermal y traite les affections des voies respiratoires. Des restaurants y prodiguent les bonnes choses du pays. Un casino distrait les soirées.
Enfin, un hôtel de grand luxe, accolé au luxuriant Parque Botánico de Terra Nostra, comble tous les amateurs de calme et de belle nature. Furnas est devenue, en quelques années, la principale station de repos des Açores.
Au-dessus des fumerolles
C’est le spectacle le plus fascinant et le plus inquiétant de la vallée de Furnas.
Des mini-geysers d’eau sulfureuse, bouillant à 96 °C, à quelques dizaines de mètres de maisons habitées. Des escaliers en ciment mènent à ces chaudrons du diable, et des perches à la disposition des passants permettent de cuire à volonté des œufs, des pommes de terre, du maïs, des châtaignes. Une cuisine d’enfer !
Côte sud
Sur la route du retour, on peut faire un détour par Povoação(à 56 km à l’est de Ponta Delgada), premier village créé sur l’île, en 1432.
Ses habitants composent de magnifiques tapis de fleurs lors des fêtes du Saint-Esprit.
Un peu plus loin, Vila Franca do Campo(à 25 km à l’est de Ponta Delgada), qui fut la première capitale, est un port de pêche très typique des Açores, avec son église gothique São Miguel, son chemin de croix bordé d’azulejos et son ermitage de Nossa Senhora da Paz, qui domine toute la baie.
Enfin, Lagoa(à 10 km à l’est de Ponta Delgada) s’est fait une spécialité de la culture d’ananas sous serres.
C’est aujourd’hui la première ressource agricole de l’île.
Un paradis nommé Terra Nostra
Des bassins d’eau chaude où se délasser dans la verdure, des sentiers serpentant entre des arbres gigantesques de tous les continents, une abondance vertigineuse de plantes les plus diverses – hibiscus, azalées, hortensias, fougères arborescentes et même mousses (on en compte, paraît-il, 425 espèces) : le parc de Terra Nostra s’étale sur 12 ha très vallonnés face à la ville de Furnas.
Tout a commencé en 1779, avec la construction par Thomas Hickling, importateur d’oranges de Boston, d’une maison d’été qu’il entoura d’arbres originaires de son pays natal. L’élan était donné.
Avec ses grottes, son canal, ses allées bordées de fleurs, Terra Nostra est aujourd’hui devenu l’un des parcs les plus complets et les plus romantiques du monde. Ouvert de 10 h à 19 h l’été, 17 h l’hiver. Entrée payante.
Lagoa das Sete Cidades
A 25 km à l’ouest de Ponta Delgada.
Encore une merveille naturelle : deux lacs jumeaux, l’un vert, l’autre bleu, enfouis au fond d’une caldeira de 12 km de circonférence aux versants abrupts couverts de fleurs. On les découvre depuis le belvédère de Vista do Rei, 400 m au-dessus des eaux, à partir duquel un sentier bordé d’hortensias fait le tour du cratère.
Selon la légende, sept évêques fuyant les Maures auraient trouvé refuge sur sept îles miraculeusement apparues au fond de la caldeira.
D’où le nom de Sete Cidades. En fait, l’explosion qui a donné naissance à la caldeira, en 1440, aurait laissé sept petits cratères bientôt recouverts par les eaux. L’imagination des habitants du petit hameau installé au bord du lac bleu aurait fait le reste.
Lagoa do Fogo
A 30 km à l’est de Ponta Delgada.
Caché dans les montagnes du centre de l’île, ce lac de feu d’un bleu intense est la troisième merveille de São Miguel. Lui aussi se niche au fond d’un cratère apparu lors d’une éruption volcanique voilà plus de quatre siècles.
Bordé d’un côté par des falaises abruptes, de l’autre par des petites plages de sable clair, il semble suspenduentre ciel et mer lorsqu’on le regarde depuis le miradouro situé juste au col quand on vient de Ribeira Grande.
A droite de la route, un sentier mène à la Caldeira Velha, grand bassin d’eau chaude sulfurée, perdu dans une végétation luxuriante et alimenté par une cascade. Une détente rêvée.
Suivez le guide !
Voulez-vous vérifier que vos bijoux sont bien en or ? Plongez-les dans le bassin ferrugineux de Terra Nostra. S’ils sont authentiques, ils gardent leur couleur. Sinon, ils deviennent noirs.