Faial

A 250 km de São Miguel
Tous les grands navigateurs ont un jour abordé à ce carrefour des routes océanes. Une terre vallonnée, modelée par les volcans, que la magnificence de ses hortensias a fait surnommer l’île bleue.
Toute petite (21 km sur 14), peu peuplée (15 000 habitants), Faial étage ses collines verdoyantes face au cône noir du mont Pico, de l’autre côté d’un détroit large de 7 km. Caressée par les vents alizés, c’est une escale de choix pour les plaisanciers transatlantiques.
Et aussi pour les amateurs d’une nature bien ordonnée, qui se déchaîne soudain en de grandioses explosions.

Ici naquit la météo

Faial a connu son heure de gloire en 1893, quand le câble sous-marin la reliant à Lisbonne permit de transmettre en temps réel la marche du fameux anticyclone des Açores. Ainsi naquit le bulletin quotidien qui devait révolutionner les prévisions météorologiques.
Prolongé en 1900 jusqu’à New York, le câble intercontinental fut fermé en 1966, quand les communications satellites prirent le relais. Les bâtiments autrefois occupés par ses nombreux techniciens ont été transformés en offices gouvernementaux et hôtels de luxe. Mais déjà un groupe franco-américain réalise un nouveau câble transatlantique, pour Internet cette fois.

Horta

Ses églises monumentales et ses jolies maisons blanches s’étagent au-dessus d’une baie admirablement protégée.
Tous les plaisanciers de haute mer rêvent de s’y ancrer un jour. Et, comme leurs devanciers, de peindre ou dessiner leur « carte de visite » sur le quai pour témoigner de leur passage. Un quai mythique, où ont accosté les plus grandes vedettes de la voile.
Après ce pèlerinage, tout le monde, navigateur ou pas, se retrouve au non moins mythique Peter Café Sport, vieux bistrot de marins dont José Henrique Azevedo, petit-fils du fondateur, a fait le rendez-vous le plus branché du grand large atlantique.
On découvre, au premier étage, dans son musée personnel, les subtilités du « scrimshaw », cette technique inventée par les chasseurs de baleines pour graver sur des dents ou des os de cachalots des scènes de pêche ou des portraits de marins célèbres. Ici, par exemple, Cousteau et Tabarly.

Igreja Matriz de São Salvador

Construite par les jésuites au XVIIe siècle, c’est, de toutes les églises, la plus riche et la plus imposante.
Sa façade rehaussée de pierre de lave domine toute la rade, et ses chapelles abritent des trésors, notamment de splendides azulejos, un devant d’autel en argent et un lutrin en bois du Brésil marqueté d’ivoire.

Museu de Horta

Ouvert du mardi au dimanche de 14 h à 17 h 30. Fermé lundi et jours fériés. Entrée payante.
Juste à côté de l’église Matriz de São Salvador, il mérite également une visite pour sa collection d’objets en moelle de figuier, réalisés dans les années 1940, représentant toutes sortes de scènes de la vie quotidienne.

Monte da Guia

On peut aussi monter, en voiture ou à pied, à ce grand promontoire qui protège la baie d’Horta de la houle du large. Son ermitage tout blanc servait autrefois d’amer aux navigateurs traversant l’Atlantique.
De son sommet, 145 m au-dessus des eaux, on domine la Caldeira do Inferno, ancien cratère explosé et envahi par la mer.

Caldeira

A 12 km au nord-ouest d’Horta.
Une route côtière, constamment bordée d’hortensias bleus et sinuant à travers de jolis paysages vallonnés et verdoyants, tourne autour du cône volcanique qui domine toute l’île.
De petites routes montent jusqu’au bord du cratère, énorme cuvette profonde de 400 m autrefois occupée par un lac, dont les flancs intérieurs sont tapissés de cèdres, fougères, genévriers et mousses primitives spécifiques des Açores.
Un stupéfiant camaïeu de verts, resplendissant sur le fond bleu de l’océan. Certains sentiers peuvent toutefois être fermés à certaines périodes de l’année.
Depuis le parking, un sentier mène au belvédère du Cabeço Gordo, à 1 043 m d’altitude (40 min aller-retour).
Prodigieux panorama sur les îles de Pico et de São Jorge.

Naissance d’une apocalypse

Tout a commencé le 27 septembre 1957 par une gigantesque éruption sous-marine. D’énormes nuages de vapeur s’élevant jusqu’à 4 000 m d’altitude jaillirent soudain de l’océan, à environ 1 km de la côte. Peu à peu, un îlot de cendres apparut, de 800 m de diamètre et 99 m de hauteur. Il s’effondra peu après dans la mer mais, à partir du mois de juin suivant, une série de secousses atteignant 7,5 sur l’échelle de Richter provoquèrent de nouvelles éruptions de lave et des pluies de cendres qui donnèrent naissance à une véritable montagne.
Elles ensevelirent plus de 300 maisons, y compris le phare, pourtant planté au sommet du promontoire. L’île de Faial, ainsi augmentée de 2,4 km2, aura gagné à cette catastrophe une curiosité naturelle parmi les plus spectaculaires du monde.

Ponta dos Capelhinos

A 30 min de voiture d’Horta.
Un ahurissant paysage volcanique prolonge l’extrémité occidentale de l’île : une montagne de cendres surgie des profondeurs de l’océan il y a moins de cinquante ans.
Un sentier s’enfonce dans cet univers lunaire, raviné, totalement vierge de toute végétation, d’une sombre et fascinante beauté.
Pour comprendre les mystères de ce formidable bouleversement géologique, il faut retourner au village voisin de Capelo et contempler, dans une modeste maison transformée en musée (Museu Fotografico. Ouvert tlj de 10 h à 13 h et de 15 h à 17 h 30. Entrée libre), les photos prises au moment même.

Flores

A 28 km de Corvo.
Très montagneuse, souvent isolée par les tempêtes, l’île des fleurs comble les âmes romantiques et les passionnés de randonnées sauvages.

Santa Cruz

Ancien port baleinier, ce petit bourg de 2 000 habitants propose à ses rares visiteurs un intéressant Musée ethnographique, véritable conservatoire de la vie locale. Il est installé dans une partie du couvent franciscain São Boaventura, au joli chœur baroque d’inspiration hispano-mexicaine (Museu das Flores, Largo da Misericórdia. Ouvert du mardi au vendredi de 10 h à 13 h et de 15 h à 17 h 30. Entrée payante).

Tour de l’île

On boucle aisément en une demi-journée la partie la plus spectaculaire de cette île de 17 km sur 12.
Partant de Santa Cruz, la route traverse des paysages grandioses, plonge au cœur de ravins vertigineux, remonte sur des crêtes où s’effilochent les nuages et que tapissent des marées de fleurs, dont d’énormes massifs d’hortensias.
Après Fazenda das Lajes(à 17 km au sud de Santa Cruz) et son église à la façade couverte d’azulejos, puis le petit port de pêche de Lajes(à 21 km de Santa Cruz), escale favorite des yachts au long cours, elle longe le lac de cratère Lagoa Funda, puis les orgues de basalte de la Rocha dos Bordões (à 37 km de Santa Cruz), plantées littéralement sur un tapis de fleurs, et revient à Santa Cruz par le village de Fajâzinha(à 52 km de Santa Cruz), qui domine toute la partie sud de l’île. Une belle balade, qui donne souvent l’envie d’abandonner la voiture et de s’enfoncer dans une nature restée pratiquement vierge.

Corvo

A 505 km de São Miguel.
Sommet d’un volcan sous-marin, ce gros rocher noir demeure pratiquement coupé du monde. Et ses 400 habitants en sont très satisfaits.
Bien que cette île de 6,5 km sur 4 possède une piste d’atterrissage, c’est par bateau depuis Flores (à 28 km au sud-ouest) qu’il est le plus commode de venir à Corvo. Encore faut-il que le temps le permette.
Les tempêtes empêchent quelquefois les traversées pendant plusieurs jours. Au XIXe siècle, on en était même souvent réduit, en hiver, à ne communiquer avec l’île voisine qu’avec des feux allumés sur un monticule.
Ces conditions de vie difficiles ont renforcé chez les îliens leur détermination face aux éléments déchaînés. C’est à Corvo que les Américains engageaient en priorité leurs équipages pour la chasse à la baleine.

Vila Nova

Cette bourgade est réputée pour ses ruelles tortueuses de galets, bordées de maisons de pierre noire blanchies à la chaux et dépourvues de serrures.
Elle ne s’anime vraiment qu’à l’arrivée du bateau de Flores, avec ses cargaisons de produits de première nécessité et ses rares visiteurs étrangers à l’île.

Caldeirão

A 6 km au nord de Vila Nova, une route en cul-de-sac mène au Monte Grosso (770 m), l’ancien volcan qui a donné naissance à la plus petite des Açores.
Son énorme cratère couvert de mousse, profond de 300 m, abrite deux lacs à la tonalité turquoise, d’où émergent des petits îlots dont la disposition rappelle, selon la tradition, le plan de tout l’archipel.

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